Selon la deuxième édition de l’Indice mondial de l’interconnexion, une étude réalisée par Equinix pour mesurer les échanges de données au niveau mondial, l’interconnexion devrait connaître une croissance fulgurante, dix fois supérieure à la capacité de l’Internet dédié.
Ainsi, le trafic direct et privé entre principaux partenaires commerciaux pourrait dépasser les 8 200 térabits par seconde (Tbps) d’ici 2021, cinq fois plus qu’en 2017, et représenter l’équivalent de 33 zettaoctets (zo) de données échangées par an, les secteurs de l’énergie, de la santé et de la grande distribution étant les plus consommateurs.
Selon cette étude, les trois premiers facteurs cités qui motiveraient les besoins d’interconnexion sont la possibilité d’accéder à des réseaux professionnels à distance (59 %), l’utilisation croissante des technologies numériques (47 %) et l’augmentation des risques de cyber-attaques (41 %). Les entreprises françaises estiment être impactées en premier par des problématiques liées à la sécurité (55 %), en deuxième et troisième position arrivent la souveraineté, ainsi que les volumes des données (41 %).
« Dans toute industrie, l’interconnexion constitue un facteur de croissance et il y a un lien étroit entre les infrastructures, la capacité à les relier et la performance économique d’une entreprise ou d’un pays », rappelle Thierry Isckia, professeur à l’Institut Mines-Telecom Business, qui a travaillé sur les écosystèmes d’affaires. Selon les travaux de chercheurs de l’université de Copenhague (1), il existe une relation directe entre le résultat net d’une entreprise et le nombre d’APIs qu’elle a mis en place. « Il y a clairement une prime à la connectivité », résume Thierry Isckia, pour qui « la course à l’innovation ouverte se fait de plus en plus par l’intermédiaire de plateformes et c’est donc à travers celles-ci que les entreprises vont se concurrencer. » De quoi faire chauffer les datacenters…
(1) Open API : An Investigation of its Business Value, Copenhagen Business School, 23 juin 2018.