Les métiers du développement logiciel font partie des métiers en tension, avec une demande supérieure à l’offre. D’où la tentation, pour ceux qui exercent ces métiers, d’en tirer avantage. Selon une étude de RegionsJob, 84 % des développeurs pensent changer d’entreprise d’ici cinq ans, essentiellement pour des questions de rémunération.
Ils sont d’ailleurs très sollicités par les recruteurs : ainsi, 39 % des développeurs reçoivent entre une et trois propositions par mois, 22 % en reçoivent entre quatre et dix, et 6 % sont sollicités plus de dix fois par mois par des recruteurs ou intermédiaires du recrutement. Un taux de turnover potentiel si élevé crée inévitablement des effets négatifs sur l’organisation du travail, la qualité des développements, les délais et les coûts (de recrutement et d’intégration).
Comment limiter ces risques ? On peut suggérer au moins trois pistes. D’abord, maintenir l’intérêt au travail et conserver une organisation à taille humaine. L’enquête de RegionsJob révèle que les TPE-PME ont la cote auprès des développeurs, 49 % d’entre eux préfèrent évoluer dans une entreprise à taille humaine (moins de 250 salariés). Les ETI et grands groupes ont du mal à susciter l’intérêt des développeurs, seulement 13 % pensent que ces tailles d’entreprises représentent un environnement de travail idéal. Même constat pour les ESN qui ne sont pas les choix prioritaires des développeurs. Seulement 4 % considèrent les entreprises de services du numérique comme un environnement de travail idéal.
Ensuite, le levier du salaire est important, c’est la première cause de départ. Ce qui suppose de ne pas laisser se créer un décalage entre les grilles de rémunérations et celles du marché. Enfin, octroyer aux développeurs une certaine autonomie, en facilitant l’exercice de ce qui les intéressent, par exemple le temps pour la veille technologique, les hackathons externes, les « side projects », la formation ou la participation à des événements et conférences. Heureusement, 55 % des développeurs s’estiment plutôt heureux au travail, ils sont même 15 % à être très heureux dans leur poste actuel. Pour l’instant…