Pourquoi les ruptures numériques sont-elles plus dévastatrices que les traditionnelles ruptures que l’on connaissait par le passé ? Lors de la dernière conférence CIO City – CIOnet, à Bruxelles, à laquelle Best Practices a assisté, Ellen Daley, analyste chez Forrester, a rappelé que les ruptures économiques et technologiques nécessitent trois éléments pour se produire: des individus, des financements et des idées.
Dans un contexte numérique, les ruptures de modèles d’affaires ont trois spécificités : les innovateurs sont dix fois plus nombreux, le coût de l’innovation est dix fois plus faible et les possibilités de générer des idées nouvelles sont cent fois plus importantes. « Les ruptures numériques (digital disruptions) n’apparaissent jamais d’un seul coup, c’est, pour les entreprises qui ne réagissent pas, une mort probable sous l’effet de milliers de micro-changements », précise Ellen Daley, qui ajoute : « Soit vos principaux concurrents feront de multiples améliorations dans le domaine du numérique, soit des dizaines de nouveaux concurrents viendront copier vos propres innovations numériques. Et dans tous les cas, ils construiront des expériences client plus séduisantes, noueront des relations plus étroites avec les consommateurs et arriveront plus vite le marché. »
Hélas, à la question posée par Forrester « Avez-vous dans votre entreprise les bonnes compétences pour s’adapter aux ruptures du numérique ? », si un DG sur deux répond positivement, les managers ne sont qu’un sur trois à partager la même opinion… « Pour le management intermédiaire, on déplore un manque de conviction », souligne Ellen Daley. L’analyse de Forrester ne dit pas si les DSI, eux aussi, manquent de conviction sur les compétences disponibles dans leur organisation. On peut espérer que ce n’est pas le cas…