La nouvelle édition du Baromètre CIO 2012 de CSC propose des pistes pour redessiner les contours de la DSI, sous l’effet de tendances lourdes (BYOD et consumérisation des technologies, cloud computing, Big data…). « Tout se transforme » : tel est le titre retenu par CSC pour l’édition 2012 de son Baromètre CIO réalisé avec TNS Sofres, 01 Informatique et BFM Radio. Avec, en toile de fond, la montée en puissance du Big Data et du cloud computing.
« Chaque révolution technologique a séparé l’infrastructure de son usage, et les missions des DSI évoluent avec plusieurs phénomènes : la consumérisation, le Big data et le cloud computing », résume Frédéric Pichard, responsable des Baromètres CSC.
La consumérisation de l’informatique et des IT est défini comme étant l’usage des outils habituellement utilisés par les individus à titre privé (ordinateurs portables, smartphones, tablettes, etc.) dans le cadre de leur activité professionnelle. « La vague arrive, il faut s’y préparer », prévient François Rougier, DSI de la Macif.
Désormais, l’innovation technologique n’est plus portée par la demande des entreprises mais par la satisfaction du désir des utilisateurs. Ce n’est plus l’entreprise qui impose ses choix technologiques à ses collaborateurs. Et pour le DSI, « le sujet du BOYD n’est pas tant le terminal que le système d’exploitation », note Xavier Rambaud, DSI de Rhodia.
Un plébiscite pour les technologies les plus récentes
D’après TNS Sofres, 45 % des salariés déclarent que leurs équipements et logiciels personnels leur sont plus utiles que les outils et applications fournis par leur entreprise. « Ils demandent à faire leur propre choix en matière d’applications, de services et de contenus, parmi des ressources abondamment disponibles sur Internet. Et beaucoup d’entre eux sont prêts à payer pour travailler avec leurs technologies favorites », précise l’étude.
Les dirigeants et les responsables informatiques sont conscients que l’utilisation des technologies les plus récentes constitue une priorité pour les salariés. « Notre direction générale a plus faim de cloud computing que d’IT », déplore Georges Mélon, directeur informatique et infrastructures Europe d’Arcelor Mittal.
Ainsi, 88 % des managers estiment que l’emploi de technologies grand public par leurs collaborateurs peut améliorer leur satisfaction au travail. Le déploiement des terminaux mobiles rencontre néanmoins plusieurs freins : 72 % des entreprises admettent que leur utilisation a provoqué une augmentation des incidents de sécurité. Par ailleurs, les entreprises sont confrontées à un déficit d’offres d’applications professionnelles. Les applications existantes sont peu ou pas adaptables pour un usage sur smartphones ou tablettes.
Enfin, beaucoup de sociétés ne savent pas comment faire face aux difficultés et aux opportunités que représente la consumérisation de l’informatique », estiment les auteurs de l’étude. Pour faire face à l’abondance d’informations numériques, les entreprises ont désormais la possibilité de passer par le Cloud computing, qui permet de stocker l’information dans des “fermes numériques” externes.
« La montée en puissance du Cloud computing est due à deux phénomènes qui sont liés, souligne Frédéric Pichard, d’une part, l’augmentation du volume des données à traiter dans chaque entreprise ; d’autre part, la volonté des entreprises de rationaliser leurs investissements informatiques tout en disposant de l’outil le plus adapté, le plus flexible et le moins coûteux. »
Cloud computing et productivité
Une enquête menée par CSC auprès de 3 645 décisionnaires technologiques de grandes entreprises mondiales révèle que l’une des principales attentes du Cloud computing est de faciliter l’accès à des informations et des ressources pour les collaborateurs. Ainsi, 33 % des entreprises interrogées déclarent que leur 1ère motivation pour l’adoption du Cloud computing réside dans la capacité à offrir une plus grande accessibilité aux informations par le biais de plusieurs technologies.
Cette stratégie permet d’accroître la rapidité et l’efficacité et donc d’améliorer les performances des entreprises. « Davantage que la réduction des coûts, c’est plus de flexibilisation qu’il est question », assure Georges Mélon, directeur informatique et infrastructures Europe d’Arcelor Mittal.
La 2ème motivation pour adopter le Cloud computing concerne la réduction des coûts, pour 17 % des entreprises. Contrairement aux idées reçues, peu d’entreprises ont réduit leurs effectifs au sein de leur département informatique après avoir adopté une stratégie de Cloud computing.
Seules 14 % des entreprises déclarent avoir diminué leurs équipes, tandis que 20 % d’entre elles ont recruté du personnel, notamment des experts du Cloud computing. En revanche, 25 % des entreprises mondiales se montrent encore plus préoccupées par la sécurité de leurs données après la mise en place d’un modèle de Cloud computing. D’un côté, les DSI sont inquiets par la façon de conduire ce changement.
Les raisons les plus souvent évoquées sont les problèmes de sécurité, de confidentialité et de disponibilité des données. « Avec le cloud computing, le vrai sujet c’est la désynchronisation des flux de données », assure Xavier Rambaud, DSI de Rhodia. Une opinion partagée par François Messager, DSI de Monoprix, pour qui le lien avec le cloud est difficile pour tout ce qui relève du transactionnel. »
Il est donc important de préparer les salariés à cette mutation. « L’avantage du cloud est que cela amène très rapidement un service à l’utilisateur final, l’inconvénient est de croire que cela amène TOUS types de services très rapidement », résume Alain Moustard, DSI de Bouygues Télécom .
Et, de l’autre côté, 54 % des DSI considèrent que le Cloud computing leur permet de se consacrer à l’innovation et à la stratégie métier. Enfin, certains responsables informatiques se sentent menacés par le principe d’externalisation qui est lié au Cloud computing. Ils craignent que les dirigeants d’entreprise voient le Cloud computing comme un moyen de contourner les services informatiques. Cela pose le problème du positionnement de la DSI et du DSI. L’accroissement du rôle des technologies dans les entreprises ne signifie pas que l’influence des DSI augmente », souligne l’étude.
En effet, bien que 81 % des dirigeants d’entreprises estiment que la technologie est un élément fondamental de leur “business model”, nombre d’entre eux ne comptent pas sur la DSI pour satisfaire ce besoin car ils la perçoivent trop souvent comme un obstacle et non comme un partenaire du “business”. Ils considèrent les services informatiques ont parfois du mal à satisfaire les attentes simultanées de réduction des coûts et de simplification, mais aussi de meilleurs services, moins chers et plus rapides.