Un article paru dans le quotidien Le Figaro (20 octobre 2022) interpelle, déjà par son titre : « Orange peine à exploiter ses innovations ». Avant de le lire, on se dit que cela paraît paradoxal, le groupe étant plutôt à la pointe dans ce domaine, d’autant que c’est un acteur important du numérique et de ses écosystèmes.
Cet article illustre parfaitement le décalage qui apparaît lorsqu’une entreprise va assez vite dans le domaine de l’innovation (avec de l’agilité, la qualité de ses chercheurs et leurs idées, une entité dédiée, Orange Innovation), mais que l’organisation ne bouge pas, ou pas suffisamment. C’est ce qui se passe chez Orange. Elsa Bambaron, la journaliste du Figaro, nous explique clairement ce qui coince : « Dans cette entreprise en silos, chaque entité peut décider d’adopter une innovation. Ou pas ».
Ce ne sont pourtant pas les innovations qui manquent : Orange Innovation est forte de 8 000 personnes, dont 700 chercheurs, et de 9 000 brevets. Chrystel Heydemann, nouvelle DG d’Orange, a été étonnée qu’un délai de six à douze mois soit nécessaire pour qu’un nouveau service ou produit passe d’une division à une autre, raconte Le Figaro. Même les innovations qui devraient rencontrer rapidement leurs clients, comme le fait de transformer les Livebox en détecteur de présence anti-intrusion.
L’opérateur n’est probablement pas un cas isolé et c’est dommage. La porte est ouverte aux géants américains ou aux start-up qui ont compris depuis longtemps la règle de base : c’est l’organisation qui doit s’adapter à l’innovation et pas l’inverse.