Face à la complexité des systèmes d’information, à la rareté des expertises et aux limites des modèles d’infogérance basés sur la baisse des coûts, les services managés montent en puissance.
Selon une étude du Boston Consulting Group, les trois-quarts des managers d’entreprises estiment que la complexité freine la performance, et neuf sur dix affirment que l’agilité est critique pour exécuter les stratégies. Une majorité d’entreprises, et particulièrement de DSI, souffrent de trois maux principaux : un manque d’agilité pour s’adapter aux évolutions de leurs marchés, un déficit de performances, souvent lié à des difficultés d’accès à l’expertise nécessaire, et des contraintes budgétaires. Historiquement, ces inconvénients ont trouvé leur réponse dans l’externalisation et la sous-traitance, souvent vers des pays à bas coûts, pour des prestations à faible valeur ajoutée.
Mais ce modèle montre ses limites, pour trois raisons. D’abord, parce la baisse des prix n’est jamais infinie et trouve elle-même ses limites (en volume et qualité de prestations) : la recherche systématique d’économies ne dure jamais longtemps. Ensuite, le modèle de sous-traitance classique ne correspond plus vraiment aux besoins actuels des entreprises : la symbiose croissante entre les DSI et les métiers impose, en effet, une autre approche, davantage basée sur la création de valeur. Enfin, le métier des DSI se repositionne : leurs priorités changent, en faveur de l’innovation et de la transformation numérique, mutation dans laquelle le recours à une expertise et à des ressources externes pour manager les services de la DSI prend tout son sens. D’autant que les experts sont de plus en plus difficiles à recruter et à fidéliser…
L’une des évolutions réside dans les services managés. De plus en plus d’intégrateurs et d’hébergeurs lancent des offres sous cette dénomination, source de chiffres d’affaires et de marges. D’ores et déjà, selon le rapport State Of IT 2018 de Spiceworks (2), les services managés représenteraient, en moyenne, au niveau mondial, 15 % des budgets IT, à comparer à 31 % pour les matériels, 26 % pour les logiciels et 21 % pour les services cloud. Pour certaines prestations, c’est même davantage, par exemple 25 % du marché français de la sécurité à l’horizon 2021, d’après IDC.