En moyenne, les DSI européens consacrent 13 % de leur temps à la gestion des ressources humaines, selon le Key European IT Management Trends for 2015 (1). D’après la même enquête, la part consacrée aux RH dans les budgets IT tend à diminuer, passant de 67 % en 2009 à 50,4 % en 2015, au profit des problématiques technologiques. Néanmoins, une étude du cabinet de recrutement Robert Half indique que les DSI vont continuer à recruter au cours du deuxième semestre 2015, 46,5 % d’entre eux prévoyant de le faire pour des créations de postes.
L’externalisation complète des services IT, avec un recours généralisé aux prestataires cloud, n’est donc pas encore pour demain, même si les DSI sont nombreux à redouter les conséquences d’une prolifération non contrôlée de tels services sur leur emploi. 80 % des DSI français estiment, en effet, que les achats de services de cloud sans implication des DSI vont continuer d’augmenter et 75 % d’entre eux reconnaissent que cette situation engendre des craintes concernant la sécurité de leur emploi (2).
A l’heure actuelle, les DSI sont en plein centre d’un carrefour : pour ne pas se faire doubler de toutes parts et risquer d’occuper « la place du mort » (3), ils ont plus que jamais besoin de collaborateurs compétents. Selon le cabinet Robert Half, les DSI recrutent aujourd’hui pour faire face à trois enjeux: les migrations vers le cloud (56 %), le lancement de nouveaux produits et services (54 %) et les nouveaux projets (52 %).
On le voit nettement, c’est la transformation numérique qui est à la source de ces créations de poste : il s’agit à la fois de gagner en agilité en tirant profit des possibilités du cloud, mais aussi d’innover, encore et toujours. Sur le plan des ressources humaines, cette transformation soulève plusieurs questions (4), et notamment celle-ci : dans la DSI, va-t-on emmener toute l’équipe vers une posture plus numérique, ou identifier une équipe « spin off » qui fonctionnera en parallèle, sans déstabiliser le reste de l’organisation ?
Dans les faits, si la marche à suivre pour mettre en place une culture de l’innovation est encore à l’étude dans plusieurs entreprises, la question ne se pose plus face au cloud : il ne s’agit plus de savoir s’il faut y aller, mais comment. Les migrations vers le cloud ne s’improvisent pas, et pour une organisation parvenue à ce stade, le constat peut être rude : en effet, selon une étude Ovum-BT (5), 29 % des entreprises ne disposent pas en interne des compétences nécessaires pour s’engager dans une migration vers le cloud. A ce titre, les conseils proposés par Julien Chossade dans sa thèse professionnelle sur la « cloudification » des entreprises françaises (5) peuvent fournir une première base de travail pour préparer ses équipes au cloud. On trouvera également dans le numéro 22 de Best Practices Spotlight quatre qualités importantes pour recruter un développeur. Et au cas où les ressources internes seules ne suffiraient pas face à l’urgence des enjeux, ce même numéro de Best Practices Spotlight propose six bonnes raisons de faire appel à un consultant, extraites d’un ouvrage de Pierre-Michel do Marcolino qui vient de paraître chez Eyrolles.
(1) Key European IT Management Trends for 2015, CIOnet. Plus d’infos dans Best Practices Spotlight N° 20.
(2) Vanson Bourne – Brocade Global CIO Survey 2015. Plus d’infos dans Best Practices Spotlight N°21.
(3) Voir Best Practices Benchmark N°22.
(4) Voir Best Practices Benchmark N°21.
(5) Voir Best Practices Benchmark N°20.