Les 10 et 11 juin 2015, le Medef organisait sa première université du numérique, une conférence émaillée de slogans tels que « ne ratez pas la digitalisation de votre entreprise ».
Alors qu’aujourd’hui les événements consacrés au sujet se multiplient, il est néanmoins intéressant de constater qu’une grosse organisation patronale comme le Medef s’empare du sujet. Espérons que cette conférence, ainsi que les autres, marque enfin une vraie prise de conscience parmi les chefs d’entreprise français, et que ceux-ci seront désormais de plus en plus nombreux à envisager l’informatique non plus comme un centre de coût mais comme une source de « business », pour reprendre les termes de Pierre Gattaz. D’ailleurs, ces dirigeants ont-ils vraiment le choix ? Passer à côté du numérique aujourd’hui, c’est prendre le risque de se voir dépasser de tous côtés par ceux qu’une certaine presse qualifie de « nouveaux barbares », à l’instar d’Uber qui attaque de front l’industrie des taxis.
Face à de tels enjeux, les chefs d’entreprise ont tout intérêt à se trouver des alliés. Si les candidats à ce rôle sont nombreux, comme en témoignent les différents profils invités, peut-être que les meilleurs conseillers en la matière ne sont pas à rechercher seulement du côté des consultants en innovation, éditeurs ou experts ès start-ups. Les DSI ont eux-aussi leur mot à dire, et l’oublier peut mener à une mauvaise estimation des risques et enjeux liés à la transformation numérique. Rien ne se fera par exemple sans une vraie prise en compte de la sécurité, prérequis indispensable pour gagner et conserver la confiance des consommateurs, et sujet de la première table-ronde de cette université du numérique.