D’après un sondage réalisé par le Boston Consulting Group auprès de 250 investisseurs internationaux, une large majorité (près de neuf sur dix, contre six sur dix en 2016) critique la vision court termiste des dirigeants d’entreprises. Et plaide pour un rééquilibrage en faveur de la création de valeur à plus long terme.
Il serait temps de s’en apercevoir, car ce sont probablement les mêmes qui ont favorisé ces comportements court termistes qu’ils dénoncent aujourd’hui. Que s’est-il passé ? « Il y a suffisamment de secteurs qui ont été bousculés par la transformation digitale pour que les investisseurs soient devenus méfiants », soulignent les auteurs de l’étude, cités par le quotidien Les Echos. De quoi donner un coup de chaud aux directions générales, d’autant qu’une autre étude du BCG met en exergue le fait que les entreprises qui réussissent le mieux à se transformer sont celles qui ont, entre autres… changé leur DG ! Malgré toute la littérature sur le sujet, les innombrables conférences, colloques et autres salons, les ouvrages plus ou moins réussis, les directions générales semblent avoir conservé les réflexes des années 1990. Epoque au cours de laquelle les risques de rupture ne semblaient concerner que les entreprises technologiques et beaucoup moins les grands groupes, sauf ceux qui n’étaient pas doués pour la vision stratégique, à l’image de Kodak. Peut-être que si les fonds d’investissement, peu connus pour leur patience et leur désintéressement financier, s’en mêlent, les directions générales vont accélérer leurs investissements…