On se doute depuis longtemps que plus une entreprise emploie des collaborateurs qualifiés, meilleure est la productivité. Une étude du Centre for Economic Policy Research (« The human side of productivity ») a cherché à mesurer cette contribution et à identifier pourquoi les entreprises se caractérisent par des niveaux de productivité différents.
L’une des raisons traditionnelles serait que plus les entreprises sont informatisées et équipées des bons outils technologiques, meilleure serait la productivité. Ce facteur joue évidemment un rôle, mais il n’explique pas tout. Conclusion, selon les chercheurs : le capital humain est responsable d’au moins un tiers des différences de niveau de productivité entre les entreprises, 20 % seraient explicables par les niveaux de capitaux mobilisés et le reste (soit la moitié) est attribuable à l’organisation. Ce capital humain intègre trois éléments : les compétences des individus, le talent des managers (surtout leur capacité à collaborer entre eux) et la diversité au sein des collaborateurs. Ainsi, les entreprises européennes les plus productives ont un tiers de leurs collaborateurs très qualifiés, contre 5 % des moins productives. Et faire monter en compétences les managers est trois fois plus efficace pour augmenter la productivité que pour les autres collaborateurs. On en déduira qu’une entreprise qui disposerait de toutes les bonnes technologies, à l’état de l’art, mais gérées par des collaborateurs dont les compétences ne sont pas à la hauteur, va dans le mur. On s’en doutait aussi, mais, désormais, c’est scientifiquement prouvé !