L’enquête menée par Borland fin 2013 auprès des DSI français révèle également la place prioritaire accordée à l’automatisation des tests et une forte pénétration des méthodes agiles. Le 15 janvier 2014, Borland, filiale de Micro Focus a publié la seconde édition de son baromètre du développement logiciel.
Celui-ci s’appuie sur une enquête menée fin 2013 auprès d’entreprises françaises. Au total, 295 personnes ont répondu, occupant principalement des postes de responsable informatique, développeur, chef de projet et architecte. Plus de 64% des organisations interrogées emploient plus de 500 salariés et près de la moitié appartiennent à des départements informatiques de plus de 50 personnes.
Par rapport à l’édition précédente, Frédéric Miche, architecte solutions chez Borland, note une forte hausse des développements portant sur des progiciels. En effet, si les développements spécifiques restent majoritaires (cités par 91,1% des répondants), presque 62% mentionnent des développements sur des systèmes ERP ou d’autres types de progiciels (contre 46,6% l’année précédente). Pour Frédéric Miche, cette hausse traduit le nombre croissant d’éditeurs de progiciels métiers très spécialisés, qui montent en compétences au fil du temps. Interrogés sur le recours à la sous-traitance, les répondants indiquent à 60,2% n’y recourir que pour 25% ou moins de leurs projets de développement. Par rapport à la première édition, la tendance est plutôt légèrement à la baisse, puisque fin 2012 56% des entreprises interrogées étaient dans ce cas.
En termes de plates-formes, .Net dépasse cette fois-ci Java. La plate-forme de Microsoft passe en effet de 48,3% à 64,2%, tandis que celle d’Oracle est citée par 61%, un pourcentage stable par rapport à fin 2012. Pour la seconde édition de son Baromètre, Micro Focus a par ailleurs ajouté dans les choix possibles les plates-formes mobiles et HTML 5, et toutes deux font une entrée remarquée : HTML 5 est ainsi cité par 52% des répondants et les plates-formes mobiles natives (iOS, Android…) par 38,2% d’entre eux.
L’essor du développement d’applications mobiles se confirme à la question suivante, portant sur les terminaux utilisés pour accéder aux applications. Si les postes de travail classiques restent en tête (99,2%), 52% des répondants citent en effet les tablettes et les smartphones. Enfin, 15,4% utilisent encore des terminaux passifs.
Sur la partie méthodes, la seconde édition du Baromètre a été remaniée pour mieux prendre en compte les méthodes agiles. Près de 70% des répondants indiquent avoir utilisé de telles méthodes. Interrogés plus en détail, 69,3% d’entre eux déclarent utiliser SCRUM, suivie par des méthodologies « maison » (50,7%) et par Kanban (20%). « Les méthodologies agiles représentent une vraie révolution culturelle pour beaucoup d’entreprises, aussi l’adoption s’effectue sur un mode progressif, avec des projets pilotes plutôt qu’en big bang », estime Frédéric Miche.
Si l’année précédente, les répondants connaissaient assez peu l’approche ALM (Application Lifecycle Management ou gestion du cycle de vie des applications), avec seulement 42% pour lesquels cette notion était familière, cette année ils sont 68%, ce qui révèle une certaine montée en maturité du domaine. Les personnes interrogées associent en premier lieu l’ALM à l’assurance qualité en continu (74,8% de citations), à l’alignement aux attentes du métier (54,5%) et à quasi égalité à l’automatisation des processus (44,7%) et la collaboration des équipes (43,9%). L’année précédente, les mêmes réponses arrivaient en tête, mais l’alignement aux attentes métier précédait la qualité. Les bénéfices cités mettent également en avant l’importance de la qualité, puisqu’arrivent en tête l’amélioration de la satisfaction des utilisateurs (48,8%) et la qualité accrue des livrables (48%).
Les processus ALM les plus outillés sont l’automatisation des tests (51,2%) et la gestion des demandes (43,9%), suivis par l’intégration continue (40,7%). Ce trio de tête confirme s’il en est besoin l’importance des préoccupations concernant la qualité. « Les tests se retrouvent à toutes les étapes du projet », commente Frédéric Miche, « ils sont souvent considérés comme une tâche rébarbative mais incontournable, d’où l’accent mis sur leur automatisation ». La 2ème place de la gestion des demandes montre également un besoin de traçabilité sur les anomalies constatées. « Ce processus est lui-aussi fortement outillé, notamment avec des solutions open source comme Jira, Mantis, Redmine ou Bugzilla. C’est également le cas pour l’intégration continue.» En revanche, la gestion des exigences se place en queue de peloton, outillée seulement chez 21,1% des répondants. « Ce chiffre est un peu en décalage avec les fortes attentes exprimées sur l’alignement aux besoins métier », déplore Frédéric Miche, «d’autant plus qu’une mauvaise prise en compte des exigences a un impact sur l’ensemble des processus : une demande peut par exemple être perçue à tort comme une correction alors qu’il s’agit plutôt d’une évolution ». Dans les faits, les exigences sont encore souvent gérées à travers des documents bureautiques, ce qui rend le suivi des évolutions difficile.
En termes de connaissance des solutions, les offres de Microsoft arrivent ex-aequo avec l’open source, toutes deux connues par 68,3% des répondants. Viennent ensuite les produits de HP, Borland et IBM, connus par la moitié du panel. En termes d’utilisation, l’open source est largement en tête, avec 42,7% des répondants qui utilisent de telles solutions, suivi par Microsoft (26,8%) puis HP (20,3%).
Pour 2014, 55,3% des répondants déclarent avoir un projet dans le domaine de l’ALM, et pour 53,6% d’entre eux, le domaine envisagé est l’automatisation des tests. La gestion des tests vient en seconde position, mentionnée par 30,4%, puis la gestion des projets, citée par 29% des répondants alors qu’elle était en tête lors de la première édition avec plus de 40% de citations.
Les projets à venir sont principalement motivés par des délais non respectés (cités par 46,3% du panel), le besoin de gérer les risques (35%) et le manque de visibilité (30,9%). La qualité n’est citée qu’en 4ème position (23,6% de réponses).
En conclusion, Patrick Rataud, Directeur de Micro Focus pour les pays d’Europe francophones et le Maghreb, confirme que l’ALM reste un marché assez stable en termes de priorités. Il s’avère néanmoins déçu par le faible intérêt observé autour de la gestion des exigences : « Nous sommes convaincus que c’est un axe de gains majeurs dans les projets. Cependant c’est un processus avant d’être un ensemble de solutions, et de ce fait c’est peut-être plus difficile à mettre en œuvre dans des équipes prises par le quotidien et l’urgence des délais ».
Les principaux bénéfices de l’ALM (management du cycle de vie du logiciel) | |
Bénéfices | % de DSI |
Amélioration de la satisfaction des utilisateurs | 48,8 % |
Qualité accrue des livrables | 48,0 % |
Gains de productivité des équipes informatiques | 43,9 % |
Impact des changement maîtrisé | 31,7 % |
Meilleure adéquation aux besoins métiers | 30,9 % |
Accélération du Time-to-Market | 30,1 % |
Réponse rapide aux demandes de changement | 29,3 % |
Maîtrise des risques | 27,6 % |
Réduction des coûts de développement | 8,1 % |
Sources : Baromètre ALM Borland, 2ème édition |