Quel rapport y-a-t’il entre le nouvel aéroport de Berlin, qui vient d’être mis en service, et certains projets IT ? Ils sont victimes des mêmes maux. L’aéroport de Berlin, dont la construction devait durer cinq ans, a été livré avec pas moins de neuf ans de retard.
Le patron de la compagnie aérienne allemande Lufthansa y a vu « un jour historique » et « n’arrive toujours pas à y croire ». Deux avions « se sont posés sans encombre » relate le quotidien Les Echos. Il n’aurait plus manqué que de nouvelles malfaçons viennent troubler cette inauguration… Le projet d’aéroport a été victime de défaillances (du système d’éclairage, des escaliers mécaniques trop courts…), de malfaçons dans les constructions, de faillites de fournisseurs, de négligences, de démissions en chaîne, d’erreurs de planification et même de soupçons de corruption.
Avec, évidemment, des dérives budgétaires : le coût final (6,5 milliards d’euros) est beaucoup plus élevé que prévu (1,7 milliard). On pourrait railler cet échec, comme n’ont pas manqué de le faire les allemands. Mais ce serait trop facile, car on serait probablement surpris de la proportion de projets numériques qui cumulent tout ou partie des déboires observés outre-Rhin.
Il y a quand même une différence entre les projets IT et la construction de l’aéroport de Berlin : on imagine mal un DG inaugurer la livraison d’un projet de transformation numérique, quatorze ans après son lancement, en le qualifiant de « jour historique » et en « ayant du mal à y croire ». Il aurait en effet licencié le DSI depuis longtemps… !