Si les grandes organisations jouent la carte de l’innovation et de l’exploitation de nouvelles technologies, il manque souvent un élément pourtant fondamental : le passage à l’échelle et le déploiement. Un nouveau rapport de l’Institut de recherche Capgemini, intitulé « Scaling innovation, what’s the big idea ? », analyse les raisons pour lesquelles la plupart des innovations ne peuvent être réellement déployées.
Selon les auteurs, les grandes organisations doivent traiter l’innovation et le passage à l’échelle comme des entités distinctes qui requièrent souvent un état d’esprit et un ensemble de compétences différents. Cependant, peu d’entreprises font la différence entre la génération d’une innovation et son déploiement à large échelle. « Elles ne pensent pas à la mise à l’échelle en tant que telle, une discipline qui est tout à fait distincte dans son objectif, ses exigences et ses défis. Bien que le passage à l’échelle se produise en aval du parcours d’innovation, elle est souvent insuffisante et trop tardive », soulignent les auteurs, pour qui la génération d’innovations se concentre souvent sur ce qui est séduisant : des concepts et des projets à fort impact, conçus pour répondre à un besoin non satisfait ou non déclaré du client.
Elle se concentre rarement sur les deux aspects les plus pertinents pour une grande entreprise : la viabilité et la faisabilité. « L’impact et la valeur liés à une innovation ne sont pleinement réalisés que par le passage à l’échelle et l’adoption, non par l’idéation et l’expérimentation », expliquent les auteurs.
Parmi les éléments clés d’une culture de l’innovation qui soutiennent le passage à l’échelle : une culture « d’apprentissage » qui permet d’accepter l’échec et la volonté d’arrêter les initiatives, même si elles ont connu un succès initial. « Toutes les idées n’ont pas vocation à être déployées sur le long terme ; il est donc essentiel que les entreprises comprennent quand il faut accepter l’échec à différents stades du processus d’innovation. La culture organisationnelle est l’obstacle le plus difficile à franchir pour la mise à l’échelle de l’innovation. »