S’il est un biais cognitif que l’on doit connaître, c’est celui de Dunning-Kruger, car nous le subissons de plus en plus. Aussi appelé effet de surconfiance, il s’agit d’un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leurs compétences.
On l’a déjà observé à grande échelle lors des coupes de monde de football (pour les compétences en matière de sélection des joueurs), mais c’est sans grandes conséquences… On l’a également subi à l’occasion de la crise sanitaire, lorsque des milliers d’infectiologues amateurs se sont exprimés sur ce qu’il convenait de faire ou de ne pas faire. Avec des conséquences plus gênantes, telles que la diffusion de fausses informations. Dans les entreprises aussi, on rencontre de nombreux cas de personnes atteintes de ce syndrome, notamment vis-à-vis des technologies et du numérique.
Avec des conséquences qui peuvent être très significatives, à la fois sur les plans stratégique (se tromper de cible), technologique (implémenter des technologies qui se révèlent être, à terme, des impasses), financier (budgets gaspillés) et organisationnel (avec un Shadow IT mal maîtrisé et dont les DSI doivent corriger les travers). A l’image des clusters de coronavirus, qu’il faut identifier au plus tôt pour les éradiquer et diminuer le R0 (taux de reproduction des maladies infectieuses qui doit être inférieur à 1), discerner les clusters de surconfiance serait tout aussi pertinent pour, au moins, diminuer le taux R0 de transmission des idées fausses sur le numérique…