Les managers français ont le blues : selon un constat dressé par le Boston Consulting Group (1), les deux-tiers se sentent de moins en moins soutenus par leur hiérarchie, six sur dix s’estiment moins reconnus et moins motivés, et un sur deux moins respecté.
Des proportions plus importantes que dans les autres pays, y compris les États-Unis, pourtant réputés pour mettre la pression sur les managers. Globalement, huit managers sur dix estiment que leur job est plus difficile que par le passé, dont quatre sur dix qui anticipent que sa fonction aura disparu dans les cinq ans. Et peu de non-managers aspirent à le devenir (moins d’un sur dix). « Les modèles actuels de management ne sont plus pérennes », estiment les consultants de BCG, pour qui une bonne dose d’agilité, de mobilité professionnelle et de leadership ne ferait pas de mal. En effet, le temps passé à des tâches dont l’utilité interroge (reporting, coordination cross-silos) pèse un tiers du temps de travail. « Les managers consacrent peu de temps aux clients et à leur développement personnel », ajoutent les consultants du BCG.
On ne s’étonnera donc pas que les prises de décision s’en ressentent. Selon une étude d’Oracle (2), la plupart des dirigeants (82 %) affirment ressentir plus de pression lorsqu’ils doivent prendre une décision importante dans leur vie professionnelle que dans leur vie privée.
La peur du risque est encore plus forte dans les organisations qui se définissent elles-mêmes comme les plus performantes et 62 % admettent privilégier objectivement des décisions moins risquées, même lorsqu’ils sont conscients qu’elles peuvent entraîner une moins bonne réussite. Ils craignent en particulier d’impacter négativement le chiffre d’affaires ou leurs collègues, de nuire à leur réputation personnelle et de perdre leur poste.
(1) The end of management as we know it ?, BCG, Ipsos.
(2) Unlocking Growth, a study of winning formulas for making the decisions and investments critical for business growth, Oracle Netsuite.