Chroniqueur de la matinale de RTL, Cyprien Cini, nous entraîne dans un univers au sein duquel « nos vies sont régies par les ordinateurs, nous sommes liés à eux pour le meilleur et pour le pire et même la mort ne peut nous séparer. » Autrement dit, assure l’auteur « nous sommes mariés pour l’éternité avec des abrutis ! »
Car, affirme Cyprien Cini, « les ordinateurs sont des cons, certes des cons utiles, mais de vrais cons quand même. » On veut bien le croire, avec les différents exemples qu’il cite. D’abord dans l’administration, qui a confié aux ordinateurs « un pouvoir quasi divin, voire assez délirant » qui fait que « comme dans Koh-Lanta, la sentence du numérique est irrévocable. »
Il y a également l’enfer des zones blanches, 20 à 25 % du territoire français serait privé d’Internet. On trouve aussi l’addiction aux sites de rencontres et à ses « matchs » plus ou moins bidonnés pour générer du clic, les intransigeances de l’application de gestion des PV ou les turpitudes des robots. « C’est tellement stupide un robot, que même Microsoft n’a pas su complètement le dompter », rappelle Cyprien Cini, faisant référence à Tay, le robot devenu malgré lui raciste en quelques jours.
« Le robot peut effectivement devenir une tête bien pleine, en revanche pour la tête bien faite, il faudra repasser. » On imagine les dégâts potentiels pour les véhicules autonomes. « Si vous avez coché la case « me sauver coûte que coûte », une voiture autonome préférera foncer sur une colonie de vacances pour vous éviter l’accident mortel. »
De même, si trop de personnes utilisent en même temps une application anti-embouteillages de type Waze, cela aboutit à… créer des embouteillages ! L’auteur plaide pour une reprise de contrôle de sa vie numérique afin d’en être moins otage : « Oui, les ordinateurs sont très cons, parce qu’ils ne sont que des exécutants. Mais qui est derrière cette supposée connerie ? Qui en use et en abuse, de ces cons ? C’est vous, c’est nous. »
Nos ordinateurs sont très cons, par Cyprien Cini, Ed. Albin Michel, 2019, 201 pages.