Intelligence artificielle : on ne se refait pas

On connaît l’adage qui consiste à dire, pour certaines élections, que « même une chèvre aurait pu être élue. » On retrouve cette idée dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Elle pourrait s’exprimer de la façon suivante : « Même une entreprise avec des produits et des solutions sans aucun intérêt peut réussir à vendre si elle dit qu’elle fait de l’intelligence artificielle. » Une étude publiée par MMC Ventures et Barclays nous révèle que 40 % des start-up européennes, qui se positionnent sur le marché de l’intelligence artificielle, n’utilisent aucune technologie dans ce domaine.

Comme disait Coluche : « Ils vendent de l’intelligence, mais n’ont même pas un échantillon sur eux. » On connaît l’objectif principal de ces entreprises : attirer des capitaux-risqueurs et des business angels crédules (il y en a beaucoup dans ce milieu) pour leur soutirer des fonds (15 % de plus qu’une start-up classique, selon l’étude), rapidement dépensés, et valoriser leur entreprise, même si elle ne vend rien.

La méconnaissance du marché des investisseurs (et des pratiques d’achats des DSI) en font des pigeons de choix, et ce sont souvent les mêmes qui se sont fait plumer, lors du premier éclatement de la bulle Internet au début des années 2000. Sauf qu’il ne faut, aujourd’hui, leur parler de e-commerce, mais d’intelligence artificielle, terme beaucoup plus à la mode. La prochaine fois qu’une start-up viendra démarcher un DSI et se focalisera sur son positionnement dans l’intelligence artificielle, il sera judicieux de décortiquer son argumentaire. On n’est jamais trop prudent…