L’assemblée générale du Cigref, qui s’est tenue le 16 octobre 2018, a été l’occasion de revenir sur ce qui, finalement, bien au-delà de tous les autres sujets de préoccupation des DSI, doit figurer en tête des priorités : pouvoir recruter les bons profils au bon moment.
« Les compétences nécessaires au numérique ont changé. L’informaticien ne peut plus être l’introverti caractériel trop souvent caricaturé, il doit être capable de piloter une relation humaine pour un dialogue, c’est un maïeuticien et un créatif », observe Bernard Duverneuil, président du Cigref. Cette transformation s’applique d’abord aux DSI : « Nous assistons à la naissance d’une fonction nouvelle, celle de directeur des systèmes d’information et du numérique ou de directeur de la transformation et du numérique », poursuit-il. Mais elle concerne également les plus jeunes, qu’il faut attirer dans les entreprises. « Ceux-ci intègrent quatre critères pour s’engager dans une organisation : la vision, l’appartenance à une communauté, la reconnaissance et le fun », résume Pierre Deheunynck, DRH d’Engie, pour qui, dans les entreprises, trois changements majeurs doivent être entrepris : faire évoluer le cadre de travail, introduire de l’agilité dans l’organisation et transformer la nature et la qualité des projets.
Pour Bernard Duverneuil, « il ne faut pas former seulement les talents du numérique de demain, mais surtout former les talents de demain au numérique, dans tous les métiers. Ainsi, il faut disposer des talents pour contrôler les machines que nous construisons. » Une approche indispensable sachant qu’il faudra pourvoir au moins 900 000 postes en Europe à l’horizon 2020. « Je n’ai jamais autant travaillé qu’aujourd’hui, mais ce que demandent les clients n’est plus très clair », avoue Caroline Apffel, chasseuse de têtes au cabinet Spencer Stuart. Le marché du travail est devenu un marché de candidats et « recruter n’a jamais été aussi difficile », déplore-t-elle. Une tâche qui va occuper nombre de DSI au cours des mois et des années à venir…