Parmi les tendances qui nous arrivent de la Silicon Valley, il en est une qui sort de l’ordinaire : les managers et dirigeants dorment-ils assez ? A l’image d’Elon Musk, le patron de Tesla qui avoue travailler 120 heures par semaine et dormir seulement quelques heures, avec l’ingurgitation de somnifères…
Et il ne serait pas le seul dans ce cas : 46 % des managers américains dorment moins de six heures par nuit et 30 % souffrent d’insomnies, selon un article que la Harvard Business Review, dans son numéro de septembre-octobre 2018, consacre à cet épineux problème.
Le manque de sommeil n’a rien d’anecdotique, mais, au contraire, a des conséquences concrètes sur la manière de manager : impatience, irritabilité, difficultés relationnelles, manque de self-control, atrophie du jugement, créativité en berne et propos contradictoires seraient les principaux effets pervers du manque de sommeil. Un déficit qui rejaillit évidemment sur ceux qui travaillent avec les managers concernés. Cela pourrait être un domaine d’investigation pour les DSI.
D’abord, afin d’analyser leur propre rapport au sommeil et ses conséquences sur le management du système d’information, les relations avec les métiers et les fournisseurs ou la pertinence des choix stratégiques. L’altération des capacités cognitives ne fait probablement pas bon ménage avec une saine gestion du SI…
Mais, surtout, pour identifier dans quelles dispositions se situe le directeur général, sans oublier, bien sûr, les directeurs métiers et le DAF. Un éventuel manque de sommeil pourrait expliquer bien des décisions considérées comme incohérentes, voire complètement absurdes. C’est un sujet pour lequel les DSI ont tout intérêt à garder les yeux ouverts…