«Le digital pourrit toujours par la tête » : cette adaptation du proverbe chinois au monde du numérique n’a rien d’incongru. Car c’est l’attitude d’une direction générale qui détermine, ou pas, le succès d’une transformation digitale.
Selon une étude, publiée sur le site de la Harvard Business Review (1), cette réussite passe par une recomposition des profils des membres des Comex. Ceux-ci devraient être composés de quatre types de profils : le stratège digital (il n’est pas dans l’opérationnel, mais il maîtrise l’environnement numérique de l’entreprise), le disrupteur (il peut être issu d’un « pure player » et apporte des idées en rupture par rapport à l’existant), le leader (il a l’expérience de métiers qui se sont transformés avec le numérique, avec un profil de manager expérimenté) et le « transformeur » (il a déjà participé à la transformation d’un métier, sur le plan opérationnel).
La diversité des profils est un gage de créativité… même dans un Comex, qui n’est pas réputé pour être un endroit où fusent les idées disruptives. Cela dit, un Comex est désormais obligé de prendre en compte les sujets numériques, sous peine d’incompétence stratégique.
Selon une étude de l’assureur Chubb (2), 62 % des entreprises traitent les cyber-risques au niveau des comités de direction. D’après Deloitte (3), la proportion d’entreprises cotées en bourse et qui ont intégré, au sein de leur conseil d’administration, des compétences technologiques, a progressé entre 2010 et 2016, passant de 10 % à 17 %.
Mais un Comex peut-il être efficace avec une composition qui ne change pas ? Probablement pas, surtout dans les grandes organisations, où la plupart des membres des Comex sont issus de « l’ancien monde » et ne s’intéressaient guère aux problématiques technologiques. La diversité est donc incontournable…
(1) « The board directors you need for a digital transformation », Harvard Business Review.
(2) Bridging cyber-risk gap, Chubb.