C’était mieux avant ! Vraiment ?

Le philosophe Michel Serres a publié un très intéressant ouvrage intitulé « C’était mieux avant ! ». L’idée est de battre en brèche cette expression que beaucoup reprennent à leur compte en regrettant le passé. Michel Serres explique que, non, le monde d’avant, avec ses guerres, ses dictatures, ses idéologies rétrogrades et sa violence, n’était globalement pas mieux que celui d’aujourd’hui.

On retrouve cette attitude dans le monde des technologies. Face à ce que l’on peut considérer comme des fléaux d’aujourd’hui, tels que la complexité des systèmes d’information, l’insécurité permanente, la dictature du digital, les guerres de pouvoir entre DSI et CDO, voire les famines budgétaires et les épidémies de ransomwares.

Mais était-ce vraiment mieux avant ? Rien n’est moins sûr. A part pour quelques DSI qui avaient une carrière toute tracée, assurant juste le fonctionnement du SI en attendant la retraite, rien n’était facile. Imagine-t-on aujourd’hui un DSI qui ne pourrait pas proposer d’applications mobiles aux métiers, qui devrait développer lui-même ses API, construire et exploiter ses datacenters, bricoler des briques technologiques que nombre de start-up proposent aujourd’hui, ou consacrer plusieurs mois à concevoir un service disponible aujourd’hui en mode SaaS et opérationnel en quelques minutes.

Même si le statut du numérique et des DSI n’est pas encore optimal dans les organisations et dans l’esprit des directions générales, il y a eu des progrès indéniables : « C’était mieux après… »