Une étude sur le travail, publiée par ADP (1), a cherché à identifier les freins à la productivité des salariés européens. Elle révèle que les DSI ont encore des efforts à accomplir : en effet, 15 % des salariés européens citent la lenteur ou l’inadaptation des technologies comme frein à leur productivité.
Faut-il pour autant que les DSI s’inquiètent ? Pas forcément. D’une part, parce que si l’on privilégie un point de vue optimiste, cela signifie que les 85 % de salariés restants ne trouvent rien à redire sur ce plan. Et que les 15 % peuvent correspondre à la proportion d’entreprises qui n’ont pas encore modernisé leurs systèmes d’information.
D’autre part, les autres facteurs cités comme des freins à la productivité ne relèvent pas directement de l’usage des technologies. Le frein classé en première position concerne le mauvais management et l’incompétence des managers (qui vont souvent ensemble…), vus par 19 % des salariés comme un handicap. Le second frein cité est l’inefficacité des processus (18 %), même si, sur ce terrain, des solutions technologiques telles que la dématérialisation ou la gestion de contenus pourraient réduire leurs effets contre-productifs.
On trouve également le trop-plein de réunions (10 %) et d’e-mails internes (9 %), dont on sait depuis longtemps que cela ne favorise guère la productivité et la capacité de concentration. On ne sait pas combien d’organisations cumulent tous ces facteurs d’anti-productivité, probablement une proportion non négligeable… Ça va être difficile de leur parler de transformation digitale.
Ce constat d’une productivité qui ne décolle pas est également fait par le McKinsey Global Institute (2), qui estime que les technologies de l’information et la transformation numérique sont encore loin d’avoir produit leurs effets positifs potentiels sur la productivité, du fait des coûts de transition, du niveau de maturité insuffisant des entreprises et de la perte de parts de marché.
(1) The workforce view in Europe 2018, ADP.
(2) « Solving the productivity puzle », McKinsey Global Institute, février 2018. www.mckinsey.com