Engie Digital : pour accompagner la transformation des métiers

Lors du salon Cloud Europe, qui s’est déroulé à Paris en novembre 2017, Aïssa Belaïd, Chief Data Officer d’Engie Digital, a présenté la stratégie du groupe énergétique, qui repose sur trois leviers.

« Le secteur de l’énergie est en mutation profonde et si l’on vend moins d’énergie, moins chère, il nous faut un autre modèle », résume Aïssa Belaïd, Chief Data Officer d’Engie Digital, qui a présenté la stratégie du groupe lors du salon Cloud Expo Europe, qui s’est tenu à Paris en novembre 2017.

Cette stratégie repose sur trois éléments : la décarbonisation (changement climatique, énergies renouvelables…), la décentralisation (des réseaux de production et de distribution d’énergie) et la digitalisation. Dans ce dernier domaine, qui n’entre pas dans le cœur de métier d’Engie, « cela suppose de développer une nouvelle culture, pour y ajouter le logiciel, dans un environnement où coexistent plusieurs Business Units, plusieurs systèmes d’information et plusieurs systèmes d’information », estime Aïssa Belaïd. Le groupe a créé l’entité « Engie Digital », qui a trois objectifs.

D’abord, accompagner les métiers pour développer des applications orientées clients, basées sur des technologies numériques. « Il s’agit de promouvoir la convergence entre les métiers », précise le Chief Data Officer. Ensuite, animer des communautés digitales. « Pour cela, nous nous appuyons sur des programmes de formation, des plateformes numériques et l’encouragement à adopter les méthodes agiles pour les équipes projets, il est important de travailler à la maille du groupe et pas uniquement d’une Business Unit », explique Aïssa Belaïd.

Enfin, partager les solutions entre les différentes entités du groupe Engie : « Une application développée par un métier a vocation à être partagée à l’échelle du groupe », assure Aïssa Belaïd, « nous amenons de l’expertise, un support méthodologique et un transfert de connaissance, l’objectif étant qu’un métier soit totalement autonome en douze à dix-huit mois. »

La philosophie de l’approche repose sur l’ouverture. Ainsi, précise Aïssa Belaïd, « les éléments utilisés pour les développements sont accessibles à tous les salariés, chaque contributeur est le bienvenue et chaque contribution est évaluée en fonction de la valeur créée, les décisions sont discutées collectivement et la réutilisation est vivement encouragée », détaille le Chief Data Officer d’Engie Digital.

C’est également l’ouverture en matière de communication, notamment pour les documentations et les discussions, qui sont archivées. « L’objectif est de permettre à tous ceux qui ont un intérêt dans un projet d’y participer. » Engie va aller plus loin et favoriser l’Open Data : « Nous souhaitons tirer encore plus de valeur des données et attirer des start-up pour identifier celles qui ont des idées », prévoit Aïssa Belaïd, qui estime important « d’ouvrir le capot ».

Exemple d’application pour laquelle Engie Digital est intervenue : le projet Clara Domus, une plateforme de smart building. Selon une étude De l’ONU, les bâtiments consomment 40 % de l’énergie totale produite, 25 % de la consommation d’eau, 60 % de l’électricité produite et génère un tiers du total des émissions de CO².

« On pourrait réduire ces volumes jusqu’à 80 % », rappelle Aïssa Belaïd. L’application Clara Domus, développée pour l’Italie, permet de comparer les différents bâtiments en fonction de l’énergie consommée par mètre carré. En 2017, 534 bâtiments sont analysés, avec une centaine d’indicateurs, et il en est prévu plus de 3 300 à l’horizon 2020, avec plus de 300 indicateurs. « Cette application sera également déployée en Grèce, en France, au Brésil, en Grande-Bretagne et dans certains universités américaines », prévoit le Chief Data Officer d’Engie Digital.