Les entreprises doivent résoudre une équation a priori difficile : celle de la pérennisation de leur patrimoine applicatif d’une part, et de l’innovation d’autre part, dans un contexte de transformation numérique. Or, dans de nombreuses grandes entreprises, les environnements mainframes sont encore les pivots des SI. Qu’il faut faire évoluer.
Si la fiabilité, les performances et la sécurité sont encore citées comme de véritables avantages clés du mainframe, la question de leur avenir devient plus floue. Ainsi, selon l’étude IDC, trois entreprises sur quatre ne projettent pas le déploiement de nouvelles applications sur leurs environnements mainframe, la priorité allant à l’innovation. Autrement dit, une grande majorité des répondants considèrent le mainframe comme incompatible avec les technologies les plus modernes.
Bien sûr, et de nombreuses initiatives l’ont prouvé, il est toujours possible d’associer le Mainframe aux innovations digitales. Mais un système d’information à deux vitesses, avec des environnements traditionnels peu flexibles mais sur lesquels repose le patrimoine applicatif et informationnel de l’entreprise d’un côté, et de l’autre une informatique flexible, ouverte, dynamique et évolutive, trouve définitivement ses limites.
Un point sur lequel s’accorde une majorité des entreprises interrogées, notamment quand il s’agit d’envisager les projets d’avenir. Elles sont ainsi 68 % à considérer que les environnements mainframes ne sont pas compatibles avec les projets cloud, tandis qu’elles sont 57 % à faire le même constat en ce qui concerne les projets de Big Data et Analytique. Seuls les projets liés à la mobilité pourraient se satisfaire des environnements mainframes selon elles, moins de la moitié des répondantes (46 %) les considérant comme incompatibles.
Selon les entreprises, « les seuls coûts de fonctionnement du mainframe peuvent représenter de 60 % à 80 % du budget informatique total », souligne Timothée Wirth, directeur général de TmaxSoft France. Autant de budget qu’il est dès lors impossible d’injecter dans l’innovation numérique, notamment sous la contrainte d’une enveloppe budgétaire restreinte, voire réduite. Et c’est encore sans compter sur la raréfaction des compétences, les entreprises exprimant des difficultés significatives à recruter des profils Mainframe. Au-delà de son coût total de possession (TCO), le mainframe peut même contrarier la viabilité économique de certains projets.
C’est le cas par exemple de certains projets analytiques et Big Data : les centaines de milliers (voire millions) de transactions supplémentaires générées par les requêtes analytiques représentent, pour nombre d’entreprises, un coût important, parfois capable de remettre en cause un projet Big Data tout entier, ce dernier n’étant alors pas assez rentable.
Pour les entreprises, cette équation entre agilité, flexibilité, innovation et coûts contraints est donc de plus en plus difficile à résoudre. Et la question de la place du mainframe au sein de leur SI se pose toujours plus.
Mais face aux difficultés, aux risques et aux échecs (parfois retentissants), les entreprises font encore preuve de frilosité : « Au-dessus de 3000 MIPS en production, la réécriture est un suicide pour l’entreprise », explique par exemple l’un des répondants à l’étude, issu du secteur bancaire. A moins qu’il soit possible de transposer 100 % des applications Mainframe (Cobol, PL/I, Assembleur, Natural/ADABAS, IMS DC, IMS DB, CICS, DB2 et JCL) sans aucune réécriture. C’est d’ailleurs ce que propose TmaxSoft avec son offre OpenFrame.