Gestion de projets : plus longue sera la fin

Le site data.gouv.fr a mis en ligne un panorama des grands projets SI de l’État. « Tout citoyen dispose ainsi d’une vue sur les principaux efforts consentis par l’État pour moderniser son système d’information et engager une transformation numérique », nous explique-t-on.

L’un des éléments frappants concerne la durée des projets. La durée moyenne est d’environ six ans, mais on trouve des projets qui s’étalent sur plus de dix ans, par exemple SIRHIUS pour créer un SIRH unique pour les ministères des finances et des affaires étrangères (12,5 ans), la gestion des ressources humaines pour l’Éducation nationale (14 ans), la dématérialisation de la communication des données d’état civil (13 ans), la modernisation et la simplification de la justice (12 ans) et même 17 ans pour le système d’alerte et d’information des populations (risque naturel, technologique…).

Évidemment, plus la durée est élevée, plus les risques de dépassement sont probables. En moyenne, pour les projets publics, le taux d’écart calendaire est de 38 % et le taux d’écart budgétaire ressort à 32 %. On imagine facilement la difficulté de mener des projets sur de telles durées : anticiper l’état des technologies, prévoir l’évolution des coûts, imaginer l’évolution des besoins, sans parler de la planification des compétences et des ressources…

À moins que rien de tout cela ne soit guère anticipé par ceux qui seront probablement déjà partis au bouclage du projet. De quoi faire le bonheur des sociétés de services et des cabinets de conseil : en général, ils adorent les projets à rallonge et à tiroir, surtout s’ils sont eux-mêmes les instigateurs de tels allongements…