Existe-t-il un lien étroit entre la transformation numérique et la performance des entreprises ? On se doute que la corrélation est positive, à condition, bien sûr, que le numérique soit doté d’une vision, d’une approche cohérente et de moyens de la part des directions générales.
Une étude a quantifié les impacts du digital sur la performance des entreprises. Il est logique que les efforts des entreprises dans le domaine de la transformation numérique rejaillissent sur leurs performances économique et boursière. Une étude mondiale (« Keeping Score: Why Digital Transformation Matters »), menée auprès de managers métiers et de DSI par Coleman Parkes pour le compte de CA Technologies, conclut que l’adoption accélérée de meilleures pratiques et des technologies Agiles, DevOps, de gestion des API ou de gestion des identités bénéficie aux entreprises européennes.
Pour la France, les résultats révèlent que les organisations qui fondent leur transformation sur les technologies enregistrent une croissance de 38 % de leurs revenus et accélèrent leurs lancements de nouvelles applications de 44 %. En outre, 69% d’entre elles font part d’une amélioration de leur expérience client.
Et l’on sait, par exemple, qu’il existe un lien étroit entre la satisfaction des clients et la performance boursière des entreprises, lorsque l’on observe notamment l’American Customer Satisfaction Index. L’enquête Coleman Parkes-CA Technologies suggère également que les efforts de transformation ont un effet positif sur l’engagement client : 72 % des organisations locales constatent une amélioration de leur expérience, tandis que les taux de rétention et de satisfaction augmentent de 41 % et 40 % respectivement.
Les entreprises françaises sont les plus confiantes
Il apparaît que la confiance vis-à-vis des investissements numériques est plus élevée en France que dans le reste de l’Europe. Ainsi, 85 % des entreprises françaises s’estiment « assez ou largement en avance » sur leurs concurrents grâce à de tels investissements, soit plus que l’Allemagne (84 %), l’Espagne (75 %) et l’Italie (73 %).
L’enquête met en exergue trois axes les plus critiques : investir pour recruter les talents nécessaires (89 %), élaborer une vision axée sur le numérique (87 %) et déployer des méthodologies agiles à grande échelle (79 %). « Outre la gestion des talents et une vision du numérique, c’est par le client que s’exprime la compétition entre les entreprises, qui repose sur les technologies numériques », résume Duncan Bradford, CTO Europe de CA Technologies.
Dans son nouvel ouvrage baptisé « Digitally Remastered: Building Software into Your Business DNA », Otto Berkes, le CTO de CA Technologies explique comment intégrer le logiciel dans cet ADN business, dans une problématique « d’usine logicielle ». Pourquoi aujourd’hui ? « Jusqu’à récemment, la première utilité des technologies était de supporter les métiers, plutôt que de les accompagner. Les métiers voyaient le logiciel comme un outil d’amélioration de la productivité, plutôt que comme un composant essentiel de leur ADN pour créer de la valeur et une différentiation par rapport aux concurrents », explique Otto Berkes.
Plusieurs éléments sont venus chambouler cette configuration : la mobilité, le temps réel, la transformation numérique, le comportement des consommateurs et leur degré d’engagement, beaucoup plus digital que physique. « La technologie devient la première interface avec les consommateurs, même si les produits ne sont pas basés sur des technologies, la marque et la réputation d’une entreprise passe par des canaux numériques », résume Otto Berkes.
Les conclusions de l’enquête sont basées sur les évaluations de l’outil Digital Transformation Business Impact Scorecard (BIS), qui s’appuie sur 14 indicateurs clés de performances, regroupés en quatre catégories : l’agilité (temps de prise de décision, Time to Market), la croissance (nouvelles sources de revenus..), le focus clients (fidélisation et satisfaction) et l’excellence opérationnelle (productivité des salariés, coûts IT, qualité des développements, innovation…).
Ces indicateurs sont les plus fréquemment utilisés par les organisations pour mesurer l’impact de leur transformation numérique sur leur agilité, leur croissance, leur capacité à répondre aux besoins de leurs clients et leur rendement. Les entreprises interrogées se sont vues attribuer des points en fonction de leur évaluation à chaque KPI. Les moyennes de leurs scores ont ensuite été établies, puis normalisées sur une base de 100 afin d’obtenir les notes des différents pays et secteurs.
On constate ainsi des améliorations sur le plan de l’agilité, les organisations françaises réduisant leurs délais de prise de décision de 28 % et leurs délais de lancement de nouvelles applications de 24 %. En outre, 38 % des entreprises enregistrent une croissance générée par de nouvelles sources de revenus, tandis que 76 % d’entre elles constatent une augmentation de la portée de leurs services numériques. De même, la productivité des employés augmente de 35 % et les coûts IT diminuent de 39 % en moyenne (soit le deuxième taux le plus élevé en EMEA après la Suède à 41 %).
Les analystes de Coleman Parkes ont déterminé les niveaux de maturité des entreprises dans l’adoption de ces pratiques et technologies, et les ont comparés aux résultats obtenus par rapport au Business Impact Scorecard. Ils en tirent les conclusions suivantes :
– Le fait d’étendre une méthode agile au-delà des équipes de développement et à l’ensemble d’une organisation augmente l’impact des efforts de transformation numérique sur ses performances de 37 %.
– L’intégration de pratiques DevOps dans la culture d’une organisation améliore les performances au sein du BIS de 26 %.
– L’adoption d’une approche davantage gérée et cyclique des API augmente les évaluations au BIS de 37 %.