KPMG et Harvey Nash dressent régulièrement le portrait des DSI, à l’aide d’une étude mondiale auprès de 3 352 managers IT dans 82 pays. L’un des enseignements principaux de cette étude est que l’influence des DSI continue d’augmenter. Certes, ce n’est pas une forte progression : 57 % des DSI siègent désormais au sein du comité de direction de leur entreprise.
Mais, selon l’étude, « c’est deux fois plus qu’il y a dix ans. » En 2016, un DSI sur trois est directement rattaché hiérarchiquement au directeur général, « soit le taux le plus haut enregistré depuis 10 ans et 10 % de plus qu’en 2015 », avancent les auteurs de l’étude. Les DSI sont d’ailleurs conscients de cette évolution : 67 % d’entre eux se projettent dans un poste plus stratégique en 2016.
Autre bonne nouvelle : il semble que la focalisation sur les réductions de coûts marque le pas, même si, sur ce point, tout est relatif : « Alors que les DSI sont de plus en plus attendus sur des problématiques stratégiques, leurs priorités traditionnelles changent : les directions générales privilégient désormais les projets générateurs de cash (63 %), plutôt que ceux qui permettent de générer des économies (37 %). »
Les CDO parlent deux fois plus que les DSI à l’oreille de leur DG
Même avec une influence croissante et une meilleure considération du système d’information comme générateur de valeur, les DSI doivent s’intégrer dans la transformation numérique. « Dans ce contexte, il faut prendre en compte le rôle grandissant du directeur du digital ou CDO (chief digital officer), une entreprise sur cinq est désormais dotée d’un directeur du digital (19 %), c’est trois fois plus qu’en 2014 », précise l’étude. Ces CDO, plutôt présents dans les entreprises qui réalisent plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires, sont aujourd’hui essentiellement rattachés hiérarchiquement à leur directeur général (46 %), deux fois plus souvent qu’au DSI (21 %).
Reste à favoriser la collaboration entre DSI et CDO : « La transformation digitale change la donne : près de 20 % des DSI travaillent main dans la main avec le chief digital officer », précisent les auteurs de l’étude, qui concluent également que « 84 % des DSI ne maîtrisent pas entièrement la stratégie digitale de leur entreprise et travaillent avec de nombreux interlocuteurs. » Si le rôle du CDO prend de l’importance, il reste à relativiser : « Son augmentation s’est en effet beaucoup ralentie entre 2015 et 2016, après l’accélération de 2014-2015 », note l’étude.
The creative CIO, Harvey Nash/KPMG, 2016, 56 pages.