Il n’y a aucune raison pour que le conseil en systèmes d’information ne soit pas atteint par le phénomène de « l’ubérisation », qui touche déjà le transport ou l’immobilier et, potentiellement, tous les secteurs économiques. Il existe déjà des plateformes de mise en relation directe entre consultants et entreprises.
Ce mouvement est favorisé par au moins trois facteurs : d’abord, le fait que les consultants indépendants spécialisés en systèmes d’information sont de plus en plus nombreux, y compris des ex-DSI qui proposent un savoir-faire et une expérience que n’ont pas les armées de consultants juniors tout juste sortis de l’école.
Ensuite, les DSI exigent un vrai retour sur investissement de la part des consultants à qui ils font appel. D’autant que l’on s’aperçoit que les prix de journée facturés par certains cabinets ne sont pas ou plus justifiés par la valeur qu’ils sont censés créer. Les consultants peuvent-ils éviter « l’ubérisation » qui les menace ? Oui, c’est possible, à trois conditions. D’abord, adopter une stratégie de montée en gamme, ce sont les prestations les plus basiques qui seront les premières à subir le low cost ou l’approche industrielle des grandes sociétés de services, avec leurs dizaines de milliers de développeurs en Inde. Ensuite, devenir incontournables dans leur domaine, ce qui suppose d’élaguer les offres de prestations, donc sortir de la posture de consultants généralistes.
Enfin, travailler sa réputation personnelle pour se démarquer de la masse : ce que peu font, car cela exige un véritable effort marketing et éditorial.