Une étude réalisée en 2016 par l’Observatoire social de l’entreprise du CESI, Ipsos et Le Figaro, moins d’un chef d’entreprise sur trois juge le sujet de la transition numérique stratégique ou essentiel pour son entreprise. Même si cette faible proportion s’explique par les opinions des dirigeants de très petites entreprises, l’enquête révèle que, pour un chef d’entreprise sur deux, « le numérique constitue un simple phénomène de mode. »
Ce n’est pourtant pas faute de les avoir abreuvés d’articles, d’études, de points de vue d’experts, d’analyses, de conférences et de considérations prospectives depuis plusieurs années. Tout ça pour ça ? Avançons une hypothèse : le terme « transformation » ne fait-il pas peur ? Car il se définit comme « le passage d’une forme à une autre. » En matière de management, et plus encore de technologies, toute transformation crée des tensions, des inquiétudes et des incertitudes. Même associée à « numérique », elle conserve, pour beaucoup, sa connotation négative.
La transformation doit donc être étroitement liée aux opportunités métiers qu’elle suscite. Certaines entreprises l’ont peut-être oublié. Avec ces deux éléments, on peut définir quatre configurations. Les entreprises qui ignorent la transformation numérique et les opportunités qui vont avec entreront dans une phase de déclin. Celles qui engagent une transformation numérique « comme effet de mode », sans y chercher de nouvelles opportunités vont se trouver dans une zone de désillusions.
Celles qui identifient des opportunités, sans pour autant engager une transformation numérique pour les saisir, perdront, à terme, leur influence sur le marché. Quant à celles qui conjuguent transformation numérique ET recherche d’opportunités, elles entreront dans une zone de capitalisation (de leurs savoirs, de leurs métiers, de leurs clients…). Mais on ne sait pas encore comment se répartissent les entreprises et les organisations selon ces quatre postures.