On dit souvent que les données sont le nouvel or noir de l’économie. Ce n’est pas faux, car elles ont acquis de la valeur et ceux qui savent l’exploiter peuvent rapidement s’enrichir. Tel Google, dont la capitalisation boursière, la plus importante au monde, vient de dépasser les 540 milliards de dollars.
En comparaison, celle des groupes qui, eux aussi, évoluent sur le marché de l’or noir fait pâle figure : par exemple, moins de 100 milliards pour Total, 320 milliards pour Exxon (moins que Facebook). Et elles se sont effondrées du fait de la chute des cours du pétrole. Ce phénomène remet totalement en cause les business modèles des groupes pétroliers qui s’enfoncent dans la crise, ainsi que les groupes très engagés sur ces marchés, comme Technip ou Vallourec, ce dernier faisant face « au pire des scénarios ».
Une question se pose alors : comment se fait-il qu’ils soient surpris ? On imagine mal ces grands groupes se passer de prestations de consultants en stratégie, dont les honoraires n’ont certainement pas suivi l’évolution des cours du pétrole, pour les aider à prendre les bonnes décisions. L’un d’entre eux a-t-il sérieusement étudié le scénario d’un décrochage brutal et durable des prix du pétrole, et suggéré des stratégies pertinentes ? Et si oui, des actions ont-elles été identifiées et mises en œuvre ?
Il ne semble pas, sinon les groupes pétroliers (et leurs actionnaires), aujourd’hui mis à mal, ne seraient pas si inquiets. Un porte-parole de Vallourec, par exemple, a expliqué qu’avec « un prix du baril de pétrole sous les 30 dollars, et la très forte baisse des investissements de nos clients, nous devons revoir nos scénarios d’adaptation. » C’est peut-être trop tard… On peut espérer que ce ne soit pas les mêmes qui conseillent les DSI, leurs directions générales et leurs fournisseurs. Mais, là encore, le doute subsiste…