Le cabinet de conseil A.T. Kearney s’est essayé à l’exercice difficile d’estimer l’impact économique de l’Internet des objets. Il en ressort une étude intéressante. Le cabinet estime que cette technologie représente un potentiel économique de près de mille milliards d’euros et sept points de croissance en Europe, d’ici à 2025.
Grâce à trois leviers de création de valeur qui bénéficient à la fois aux entreprises et aux individus : l’augmentation de la productivité (430 milliards), les gains de pouvoir d’achat (300 milliards) ou les économies de temps monétisées (210 milliards). Ce n’est donc pas tant le marché des solutions autour de l’Internet des objets (80 milliards) que leurs usages qui ont un tel impact économique. « Quatre secteurs vont capter 80 % des bénéfices de l’Internet des objets : le transport, la santé, le logement et l’industrie », résume Hervé Collignon, associé chez A.T. Kearney, qui a identifié plusieurs dizaines de cas d’usage.
Au-delà de ce constat, l’une des questions porte sur la place des acteurs européens. D’ores et déjà, à part quelques bonnes positions sur le marché mondial dans les services (CapGemini, Atos) ou les équipements réseaux (Ericsson, Alcatel-Lucent), les européens sont dominés par les américains, notamment dans le logiciel, l’électronique, les terminaux et les matériels.
L’Internet des objets est-il l’occasion de regagner de l’influence ? « La bataille des standards voit s’affronter des consortiums puissants dont peu d’européens font partie », remarque Hervé Collignon. Celui-ci se montre toutefois optimiste : « L’Europe de la high tech peut s’appuyer sur des secteurs industriels forts pour développer ses solutions, le terrain est favorable. » À condition de se concentrer sur les trois leviers essentiels (productivité, pouvoir d’achat, gain de temps) et de ne pas se contenter de fabriquer des gadgets « wearables » bas de gamme.