« Le logiciel mange le monde (software is eating the world) » : cette assertion de Marc Andressen (l’un des fondateurs de Netscape) a été rappelée par Yves Caseau, en charge de l’agence digitale d’Axa, dans son intervention au dernier Forum de l’entreprise numérique, qui s’est tenu à Paris le 18 novembre dernier. Lors du dernier symposium Gartner, l’un des thèmes mis en exergue était « l’économie des algorithmes ».
Selon Steve Prentice, analyste chez Gartner, le « business algorithmique », moyen de se différencier, constitue la suite logique du Big Data : « C’est un mix entre les objets connectés et les algorithmes logiciels qui permettront de transformer les métiers, à travers l’auto-apprentissage et l’automatisation des décisions basées sur les données », explique l’analyste.
Le cabinet table sur 21 milliards d’objets connectés à l’horizon 2020 (dont treize milliards pour le marché grand public), contre six milliards cette année. Fernando Iafrate, responsable de la Business Intelligence chez Disneyland Paris, est en phase avec cette analyse : « Les algorithmes sont partout », a-t-il confirmé lors de la dernière conférence CIOnet.
Pour les DSI, cela implique, selon Gartner, trois actions : une approche différente des investissements technologiques, la nécessité de trouver de nouveaux fournisseurs et celle de se doter de compétences en innovation. Cette emprise des algorithmes n’est pas sans poser problème : « Cela générera inévitablement des questions éthiques », avertit Fernando Iafrate.
Même chez Gartner, on pointe les risques : « Au départ, les objets intelligents agissent pour le compte d’individus ou d’entreprises, mais l’étape suivante les verra agir de façon autonome, pour leur propre compte : mais un algorithme peut-il devenir une entité juridique à part entière ? », s’interroge Steve Prentice. Bonne question…