Projets ERP : pourquoi tant de dépassements ?

Les projets ERP qui respectent les budgets et les délais ne sont pas majoritaires. Probablement parce que les équipes vont trop vite… Les projets ERP sont toujours plus longs que prévu (16,3 mois en moyenne pour les entreprises américaines, selon le cabinet Panorama Consulting) et comportent de nombreux aléas, souvent mal anticipés.

Ainsi, selon Panorama Consulting, 51 % des entreprises qui ont implémenté des ERP ont connu des dysfonctionnements au moment de la mise en production, notamment pour les livraisons ou la comptabilité. Selon une étude, réalisée par le CXP pour Sage auprès d’entreprises françaises, seulement un projet ERP sur quatre respecte les délais et les budgets.

De même, les ERP souffrent, probablement plus que pour les autres grands progiciels, d’une certaine méfiance de la part des utilisateurs, dont le taux de satisfaction reste insuffisant. Selon une enquête du CXP, réalisée pour le salon Solutions ERP, la satisfaction des utilisateurs d’ERP est fonction des modules utilisés : c’est dans le domaine de la gestion commerciale que la valeur ajoutée est la plus forte, puisque c’est à la fois le module qui recueille le plus de réponses et de notes élevées.

Suivent les achats, la gestion de production, la comptabilité/finances, la logistique, la qualité et la gestion de projets. Le CXP a également demandé de noter différents critères relatifs à la solution logicielle sur une échelle de 0 à 10. La fiabilité du progiciel arrive en tête avec 7,01, talonnée par la richesse fonctionnelle à 6,7. La satisfaction globale s’établit à 6,35.

Un projet ERP doit donc être, plus que tout autre, bien bordé (lire  » Les douze points-clés d’un projet ERP « ). Cela signifie qu’il faut prendre le temps nécessaire pour l’implémentation, maîtriser les processus concernés, ne jamais sacrifier les ressources, même si l’on trouve toujours de bonnes raisons pour les réduire.

On devrait voir un renouvellement des solutions, dans la mesure où, selon le CXP, 56 % des ERP installés dans les entreprises françaises le sont depuis plus de 5 ans et 28 % depuis plus de dix ans. Le cloud devrait peser plus lourd dans les choix des entreprises, la plupart des éditeurs proposent ce mode de commercialisation. Mais cela ne change ni la nature des risques, ni les exigences de rigueur dans la gestion de projet, ni le temps qu’il faut prendre en amont pour éviter l’échec. L’implémentation d’un ERP s’apparentera toujours à un marathon plus qu’à un sprint…