Difficile exercice de prospective que de s’interroger sur les acteurs qui domineront le marché IT demain (lire pages 6 à 9 de Best Practices SI, 18 mai 2015). Quelques invariants semblent se dégager dans la stratégie de ceux qui durent, ou du moins qui ont duré jusqu’ici, comme l’illustre le parcours d’IBM.
Néanmoins, cette fameuse accélération du changement, dont les fournisseurs parlent tant, ne les épargne pas non plus, et nul ne peut prédire avec certitude qui sera encore là à l’issue des dix années à venir. En ira-t-il des grands acteurs d’aujourd’hui comme de certains fabricants de téléphones mobiles qui dominaient encore il y a quelques années ? Si les constructeurs de matériels ont longtemps été en tête, ce n’est plus le cas à l’heure où le cloud et les services virtualisés sont en plein essor.
Les acteurs d’hier, qui sont parvenus à se maintenir, sont ceux qui ont su se recentrer au bon moment. Les grands éditeurs de logiciels commencent également à emprunter le même virage, chatouillés par les pure players du SaaS. Ceux-ci ont connu une belle croissance, mais pas au point, pour l’instant, de rattraper leurs prédécesseurs : Salesforce a généré par exemple 5,37 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2014, contre 17,56 milliards d’euros pour SAP et 41 milliards de dollars pour Oracle. L’écart à combler reste énorme.
Un autre facteur de pérennité est la présence sur le marché des entreprises, ainsi que la base installée sur ce même marché. En effet, les cartes se redistribuent plus lentement sur les marchés B2B, les clients mettant souvent en balance l’innovation avec la stabilité dont ils ont besoin. Si tous les grands acteurs américains du Web, nés sur le marché B2C, cherchent aujourd’hui à développer leurs offres à destination des entreprises, c’est bien parce que celles-ci leur apparaissent désormais comme le meilleur levier de croissance et le plus susceptible de générer des revenus récurrents. Le B2B constitue l’une des clés pour durer…