La transformation d’un SI, par exemple pour accompagner la croissance, suppose d’intégrer quatre dimensions : technologique, métier, géographique, compétences.
Le lancement d’un grand programme de transformation est toujours risqué, tant les éléments à gérer sont nombreux, interdépendants et hétérogènes, avec, très souvent, un poids de l’histoire qui, dès le départ, handicape même les DSI de très bonne volonté. Heureusement, dans le cas de Poclain Hydraulics, les dirigeants ont bien compris que les relais de croissance ne peuvent être atteints, surtout pour un groupe international qui réalise 85 % de son chiffre d’affaires hors de France, sans les systèmes d’information. Une telle attitude est probablement plus aisée à obtenir pour un groupe comme Poclain Hydraulics, contrôlé par un actionnariat indépendant à majorité familiale.
Mais, pour déployer ce programme, Poclain a quand même essuyé un échec avec un premier intégrateur, celui-ci étant apparemment défaillant pour tenir les délais, aligner les bonnes compétences et manquant de vision, ce qui est effectivement gênant, dès lors qu’un projet de transformation est, par définition, étroitement lié à la stratégie.
Poclain a donc fait le choix de tenir le rôle d’intégrateur en s’organisant autour de compétences internes et externes. Il a fallu deux mois pour passer d’une organisation classique « client-intégrateur » à une organisation d’intégrateur interne.
Une transformation des systèmes d’information revient à intégrer quatre dimensions :
- une dimension technologique,
- une dimension géographique/organisationnelle,
- une dimension métier,
- une dimension compétences.
Ces quatre dimensions doivent évidemment être gérées en cohérence et si une seule fait défaut, l’ensemble du projet de transformation se trouve remis en cause. On imagine mal, en effet, une transformation qui pêche par des technologies inadaptées, des incohérences des processus, une valeur créée aléatoire et des compétences qui ne sont pas au niveau.
Si, en plus, l’intégrateur n’est pas à la hauteur et si les bonnes pratiques de la gestion de projet ne sont pas respectées, c’est l’échec assuré ! On doit pouvoir trouver des projets qui ont réuni ces handicaps…
Les quatre dimensions de la transformation d’un SI | |||
Dimensions | Objectifs | Risques | Points d’attention |
Technologique | Améliorer la performance | Dépendance vis-à-vis des fournisseurs |
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Géographique/organisationnelle | Assurer une cohérence des processus en respectant les spécificités | Trop d’autonomie accordée aux filiales/pays |
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Métier | Créer de la valeur | Sous-estimation de l’inertie de l’organisation en silos |
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Compétences | Réussir la gestion du projet | Pénurie de talents |
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Source : Digitalonomics. |