Quand le système d’information a besoin d’automatisation

Dans la préface de ce petit ouvrage, Alain Voiment, directeur technique de l’entité GBIS de la Société générale explique que « l’automatisation est une évolution logique et nécessaire de l’IT.

Afin de maximiser l’utilité de l’automatisation et de rester aligné sur le marché, il est de plus en plus important de proposer du self-service aux développeurs, afin qu’ils puissent provisionner directement leurs demandes d’infrastructures via des API ou en quelques clics. » Cet ouvrage, écrit par trois consultants du cabinet D2SI, répond aux quatre grandes questions : pourquoi automatiser ? Quoi automatiser ? Avec quoi ? Comment ?

Les motivations pour automatiser le système d’information sont à replacer dans un contexte où les DSI se recentrent sur les services aux métiers. « C’est dans ce contexte que des pratiques telles DevOps, les méthodes agiles et l’automatisation, connaissent actuellement un essor, en réduisant le temps d’implémentation et de livraison de nouveaux produits et fonctionnalités », soulignent les auteurs.

L’automatisation procure deux avantages : la standardisation (matériels, processus, configurations…) et la réduction des interventions humaines pour le développement et les mises en production, donc des erreurs toujours possibles.

Plusieurs activités peuvent être automatisées, notamment les tests et les déploiements applicatifs, la gestion des configurations, la sécurité, le provisionning, les ressources cloud…

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Automatiser son systЏme d’information, de l’artisanat à l’industrialisation, par Charlotte Vézine, Laurent Bernaille, Christophe Roux, D2SI, 79 pages.

Les auteurs suggèrent trois bonnes pratiques : d’abord, bien identifier les processus à automatiser. « Le plus souvent, les idées ne manquent pas, mais prioriser les tâches à automatiser peut devenir un vrai casse-tête, notent les auteurs, or il est essentiel de réussir ses premiers projets, les premières impressions étant les plus importantes. »

Concrètement, il convient de se poser quatre questions : quelles activités prennent le plus de temps ? Lesquelles sont les plus critiques ? Lesquelles comportent le plus gros risque d’erreur humaine ? Quelles sont les plus complexes ?

Ensuite, il faut prendre en compte les priorités des clients. « Les tâches prioritaires doivent être celles qui permettent de réduire le time to market et d’augmenter la valeur des activités métiers », conseillent les auteurs. Enfin, il faut se méfier des dépendances, autrement dit, automatiser un processus et non un ensemble de tâches.

Avec quoi automatiser ? Il existe des outils spécifiques : les solutions d’automatisation (mono ou multi-fournisseurs), qui sont des automates spécialisés dans un domaine (stockage, réseau, virtualisation…) et les outils d’orchestration (spécialisés ou généralistes) qui s’interfacent avec d’autres outils via des protocoles standard.

Plusieurs critères peuvent être retenus pour choisir un outil, par exemple l’intégration avec l’écosystème, la qualité des API, la disponibilité des compétences sur le marché, l’extensibilité de la solution, sa simplicité, la traçabilité…

Comment automatiser renvoit à la méthodologie à adopter, qui doit prendre en compte les aspects humains. Dans ce domaine, il convient de dissiper les craintes et d’assurer l’adoption des automates par les opérationnels. Cela suppose, selon les auteurs, d’impliquer les équipes, de prendre en compte les susceptibilités et de former, tout en réorganisant le travail de chacun.

Gestion d’une plateforme d’automatisation : les quatre questions à se poser

  • Quelles règles définir pour la construction des automates (interfaces, implémentation) ?
  • Quels environnements faut-il prévoir (gestion des procédures et tests) ?
  • Quelle répartition des droits (écriture/lecture) faut-il prévoir ?
  • Quelles procédures de mise en production faut-il élaborer ?

 

Automatisation : les trois idées reçues
Idée fausse Pourquoi ?
Si les tâches sont automatisées, l’équipe n’aura plus de travail… L’automate a besoin d’évoluer et d’être maintenu…
En automatisant une tâche, l’équipe finira par perdre son expertise technique… La connaissance des processus et des outils reste indispensable…
Une fois une tâche automatisée, on ne pourra plus la suivre… Il est plus facile et moins chronophage d’auditer les logs d’un automate que d’interroger les équipes sur leurs activités de la journée…
Source : D2SI.