Dans le monde aéronautique, lorsque l’on veut savoir quelles sont les causes d’une catastrophe, on recherche les boîtes noires et on en analyse les données. Cette opération permet, le plus souvent, de déterminer ce qui s’est passé.
Et dans le monde de la gestion des projets systèmes d’information ? Il n’existe pas de dispositif équivalent. Non pas que cet univers soit exempt de catastrophes, certes moins meurtrières que dans l’aéronautique, l’actualité récente nous l’a rappelé, mais les conséquences financières sont lourdes. Et, au final, il y a toujours quelqu’un qui paie, qu’il s’agisse du contribuable pour les projets du secteur public, des actionnaires, des clients ou des salariés pour les entreprises privées.
Il serait quand même intéressant de s’inspirer du principe des boîtes noires pour déterminer les responsabilités dans l’échec des projets, qu’il s’agisse de sérieux dépassements budgétaires, de graves dérives dans les délais ou des insuffisances de qualité dans ce qui est livré. On s’apercevrait certainement que les responsables ne sont pas toujours ceux que l’on croit, que ce sont souvent les mêmes causes qui reviennent, qu’elles auraient pu être anticipées et, surtout, que c’est le talent, le niveau d’expertise et de compétence de ceux qui ont mené le projet, qui font la différence. Il y a au moins un point commun entre l’aéronautique et les systèmes d’information : les catastrophes sont souvent liées à des erreurs de pilotage…