En période de crise, il est un secteur qui résiste, et on l’a observé depuis des dizaines d’années : c’est le secteur du luxe. Au moment où l’industrie déprime, où les services piétinent, le monde du luxe se distingue par une santé financière presque insolente. La plupart des stratégies des entreprises se résument à deux voies : se tourner vers le low cost pour produire moins cher ou monter en gamme pour accroître la valeur des offres.
Si, peu ou prou, n’importe quelle entreprise peut raisonner et se positionner selon ces deux modèles, le monde des systèmes d’information semble ne privilégier que le premier : celui du bas coût. La réduction des coûts et la standardisation des infrastructures restent, tant pour les DSI que pour leurs directions générales, en tête de l’agenda. Mais pourquoi ne pas privilégier une stratégie qui se rapprocherait davantage de celles des acteurs du luxe ?
Ceux-ci s’appuient sur au moins quatre codes principaux, dont les DSI pourraient judicieusement s’inspirer. Le premier est un décalage entre le prix de production (faible) et la valeur perçue (élevée). On peut donc imaginer des systèmes d’information qui maîtrisent les coûts, mais qui utilisent comme levier la valeur pour les utilisateurs. Cette approche est donc compatible avec des initiatives de réduction ou d’optimisation des coûts. Le deuxième est que les acteurs du luxe investissent beaucoup en marketing et en communication. S’il est difficilement envisageable pour une DSI de consacrer une partie démesurée de son budget à du marketing, il existe des marges de progrès significatives, en s’appuyant sur des outils simples et peu coûteux.
Troisième approche privilégiée par le monde du luxe : recruter des « ambassadeurs influents ». Si une DSI ne peut se payer des stars, dans les organisations il y a probablement, ne serait-ce qu’au comité de direction, des managers qui peuvent jouer ce rôle (et en plus gratuitement…). Enfin, le luxe use de l’effet de rareté. C’est peut-être le challenge le plus difficile pour un DSI : convaincre les utilisateurs et les directions métiers qu’un système d’information, ça se mérite…