Régulièrement, l’institut américain Gallup mesure, avec son « Healthways Well-Being Index », le degré d’engagement des salariés américains à l’égard de leur entreprise. Conclusion : sept sur dix ne sont pas « engagés » dans l’activité de l’entreprise, autrement dit, ils arrivent le matin à leur bureau avec l’objectif d’en partir au plus vite et, pire, parmi ceux-ci, 19 % sont « activement désengagés ».
Le « Healthways Well-Being Index » définit les individus « désengagés » comme ceux qui sont « émotionnellement déconnectés de leur univers professionnel et sont moins enclins à être productif ». Ce qui coûterait pas moins de 300 milliards de dollars à l’économie américaine. Il n’existe pas de statistiques similaires pour la population active française, mais on peut parier que les proportions sont très proches.
Il est même probable que la crise accentue cette proportion déjà considérable. Pour les DSI, on peut en tirer trois enseignements. D’abord, si dans n’importe quelle DSI, environ sept collaborateurs sur dix sont relativement en retrait, cela n’augure rien de bon dès lors qu’il faudra mobiliser toutes les compétences. Surtout qu’il y en a deux sur dix qui vont ramer à contre-courant… Ensuite, à supposer que les collaborateurs de la DSI ne soient pas aussi « désengagés » que ne le diraient les statistiques, en serait-il de même dans les directions métiers ? Pas sûr.
Le problème resterait donc entier. Enfin, et c’est peut-être l’enseignement le plus important, voire le plus déprimant : dans une organisation où sept collaborateurs sur dix sont à ce point désengagés, le plus beau système d’information, le plus moderne, le plus ergonomique et le plus aligné ne fera rien, ou pas grand-chose, pour améliorer la performance…