L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de publier une étude sur les investissements incorporels des entreprises françaises (*). Selon les économistes, les investissements incorporels auraient représenté entre 130 et 164 milliards d’euros en 2004, soit entre 7,9 % et 9,9 % du PIB. Qu’entend-on par investissements incorporels ?
Il s’agit notamment des logiciels, de la R&D, des bases de données et du capital organisationnel, défini comme « les connaissances que les entreprises ont sur elles-mêmes et leur propre fonctionnement, notamment sur les méthodes de gestion qu’elles mettent en œuvre et les capacités d’administration dont elles font preuve ». Sont également incluses les dépenses en publicité, études de marché, innovations financières et formation professionnelle continue.
Si l’on se concentre sur les logiciels, les investissements dans ce domaine pesaient 1,5 % du PIB en 2004, a calculé l’Insee. Pour leur part, les investissements en bases de données représentaient 0,05 % du PIB et entre 0,7 % et 1,3 % pour le capital organisationnel. On notera, d’une part, que ces évaluations sont très longues à obtenir (les chiffres 2004 sont publiés… en 2012) et, d’autre part, une relative imprécision (un écart de presque du simple au double pour le capital organisationnel).
Au-delà des éléments quantitatifs, il faut retenir les tendances de fond : l’importance des investissements incorporels a doublé en trente ans, de 5 % à 10 % du PIB, une progression « largement attribuable aux investissements en logiciels », souligne l’Insee. Autre tendance significative : « La contribution du capital incorporel à la croissance de la productivité du travail apparaît nettement supérieure à celle du capital corporel. » Malheureusement, cette contribution est, en France, deux fois plus faible qu’aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne et au Japon…
(*) « L’importance des investissements incorporels en France : méthodes et premiers résultats », Économie & Statistique, n° 450, novembre 2012.