Concilier services IT et chaîne de valeur agile

« Les services IT et la chaîne de valeur IT » Tel était le thème central de la dernière conférence de l’itSMF qui s’est déroulée à Paris le 25 octobre 2012, durant laquelle il a été démontré qui l’agilité constitue un levier pour améliorer la performance d’une DSI et sa contribution à la création de valeur.

Pour Thierry Chamfrault, directeur « qualité & méthodes IT » de Technip Corporate Services et cofondateur de l’itSMF France, « Itil et agilité sont capables d’enrichissements mutuels avec un objectif de « co-élaborer » une véritable chaîne de valeur agile, qui se fonde principalement sur la phase de transition, pivot entre le monde de l’élaboration (« service design ») et de celui de la production IT « service operation », dans la mesure où la valeur se fonde sur une organisation communautaire et des règles de pilotage agiles ».

En réalité, la valeur attendue par le client d’une DSI se concrétise par la mise à disposition de l’application complète ou partielle qu’il a demandée. De plus, le produit délivré se doit d’être immédiatement opérationnel afin que le client de la DSI puisse instantanément générer de la valeur métier. « Devant un tel constat, nous avons tendance à nous stimuler pour mettre de nouveaux services en production, et ce de manière plus fréquente (alignement aux besoins des utilisateurs), et le plus rapidement possible, souligne Thierry Chamfrault.

Mais les nouvelles versions d’applications mises en production se doivent d’être plus fiables et leurs contenus être le fruit d’une concertation étroite avec le client dans un objectif de « Time to Market ». Le producteur de services doit ainsi motiver ses équipes IT pour délivrer ces services, et l’atteinte de cet objectif doit être synonyme de mobilité et d’agilité. »

Lorsque l’on aborde la notion de service, de composition de service et de création de valeur, le terme agilité prend tout son sens et plus particulièrement au sein de la phase de transition. « L’agilité est synonyme de respect de règles établies, de partage, de coresponsabilité et de « continual delivery » », ajoute Thierry Chamfrault.

Rappelons que, dans le monde du développement d’applications, les méthodes agiles sont des approches itératives et incrémentales, qui sont menées dans un esprit collaboratif, avec le minium de formalisme. Le principe est le suivant : on découpe un projet en plusieurs étapes d’une durée de quelques semaines. Pour chaque itération, une version minimale du projet est développée puis soumise, dans sa version intermédiaire, au client pour validation. Au terme de la dernière itération, on obtient le produit final.

Cette démarche présente plusieurs avantages : elle permet la réduction au maximum des écarts entre le produit développé et les besoins métiers ; elle entraine une réduction des coûts ; elle écarte la possibilité d’effet tunnel pour les utilisateurs et la direction métier qui sont impliqués dans le projet et elle fait naître une grande souplesse et une réactivité pour les projets courts à forte valeur ajoutée. « Bien que relativement jeune dans l’histoire des systèmes d’information, l’agilité atteint une maturité démontrée. Elle arrive aujourd’hui à un point d’expansion irréversible et inéluctable auquel les entreprises doivent se préparer », assure Thierry Chamfrault.

Pour des projets en dehors de la DSI, on retiendra deux points forts des méthodes agiles qui peuvent être adaptés aux méthodes de gestion de projets suivant les besoins : d’une part, les itérations, car les objectifs et les cibles ne sont jamais figés, et l’amélioration continue est constamment présente pour toutes les phases du projet. D’autre part, l’autonomie des équipes projets, isolées par le chef de projet, ce qui implique une totale confiance de la direction de projet.