Le printemps est toujours la période où les grands groupes publient leurs rapports annuels, pour ceux qui sont cotés en Bourse, ou leurs rapports d’activité. On y trouve de plus en plus systématiquement des développements plus ou moins longs sur l’éthique et la responsabilité sociale. Pourquoi pas, il faut bien meubler. Mais ces grands principes sont-ils toujours bien appliqués ?
Ceux qui travaillent dans les entreprises qui mettent en avant leurs dimensions éthiques et responsables auraient probablement beaucoup de choses à raconter sur l’envers du décor. Un intéressant article publié par Les Cahiers de Droit de l’Entreprise (septembre-octobre 2011) a analysé les chartes éthiques et codes de bonne conduite des sociétés du CAC 40.
Résultat : 42 % des codes analysés relèvent de la catégorie « bonnes intentions » qui se résument souvent à « des formules creuses, à un dictionnaire des idées reçues », souligne l’auteur Christophe Roquilly, professeur à l’Edhec Business School, qui conclut : « On ne peut qu’être perplexe quant à leur utilité, voire redouter un effet pervers. L’entreprise qui se contente d’un code recueil de lieux communs ou de déclarations qui ne relèvent que du registre de l’évidence, peut-elle être prise au sérieux sur la dimension éthique ? »
Malheureusement, l’élaboration de ces codes nécessite une énergie et des ressources. Au lieu d’être consacrées à peaufiner l’expression d’une langue de bois sur l’éthique, cette énergie et ces ressources ne seraient-elles pas mieux employées pour valoriser le système d’information et ceux qui en sont parties prenantes dans lesdits rapports annuels ?