La DSI d’Alain Afflelou a choisi d’externaliser ses datacenters avec un double objectif : réduire ses coûts et libérer du temps pour ses projets stratégiques. Une approche qui est suivie par de plus en plus de DSI…
En 2009, la DSI gérait elle-même son système d’information sur le modèle du cloud privé, avec des centres de traitement de données physiquement regroupés dans une salle interne. Ce système hébergeait notamment des applications de messagerie, un extranet et une plate-forme EDI. À l’époque, il existait seulement un embryon de plan de reprise d’activité (PRA). Aujourd’hui, le groupe d’opticiens Alain Afflelou fait appel à un prestataire (Adepia) pour gérer ses infrastructures.
« Notre groupe bouge en permanence, explique Ludovic Tassy, DSI d’Alain Afflelou, et déménager la salle machine à chaque fois n’était pas vraiment évident ! » La DSI du groupe envisage alors d’externaliser sa gestion. Les motivations d’un tel projet étaient de plusieurs ordres :
- Mutualiser les moyens informatiques et optimiser l’infrastructure réseau, pour réduire les coûts de gestion associés.
- Gagner en agilité, en virtualisant notamment serveurs et stockage pour être en mesure de répondre plus rapidement aux demandes des métiers.
- Éviter les déménagements incessants en rendant la salle machine indépendante des locaux du siège.
- Harmoniser et simplifier les différents contrats, en passant d’un modèle de gestion des immobilisations à un modèle de redevance basé sur des contrats de services avec le prestataire. « Auparavant, il était parfois difficile de savoir quand sortir des contrats, explique le DSI. Avec l’externalisation, nous avons gagné en visibilité. »
Le projet a été organisé autour de quatre grands axes :
- l’externalisation des infrastructures tout d’abord, auprès d’Adepia (infogérance) et de son partenaire hébergeur Telecity Group, qui concernait le datacenter de production et celui de secours ;
- la virtualisation, avec la mise en place d’une architecture VMWare ;
- la consolidation du système d’information ;
- la sécurisation du système d’information, avec la mise en œuvre d’un plan de reprise et de plates-formes répliquées.
La mutualisation des compétences chez les partenaires, infogérant et hébergeur, a permis un gain de qualité, avec des niveaux de disponibilité qu’auparavant l’entreprise n’arrivait pas à tenir, assure Ludovic Tassy. Sur le plan financier, les gains sont présents mais faibles : « On cherche toujours à mettre l’aspect financier en exergue dans les projets d’externalisation, mais ce ne doit pas être l’unique moteur pour en évaluer les gains », pointe le DSI d’Alain Afflelou.
Les bénéfices sont présents également au niveau du pilotage : l’entreprise peut désormais contrôler son infrastructure vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, sans se limiter aux plages horaires d’ouverture des bureaux, comme c’était le cas auparavant. Quant aux contrats, tout est désormais calé sur une période de trente-six mois, ce qui ne nécessite plus un suivi détaillé fournisseur par fournisseur. Enfin, au niveau de la gestion des projets, Alain Afflelou a acquis une meilleure réactivité et un niveau de sécurité supérieur, grâce à l’intégration des compétences en sécurité des prestataires.
Virtualisation face à la croissance des volumes de données
Pour l’avenir, la DSI a deux objectifs : réduire encore les temps d’indisponibilité et renforcer les fonctions de virtualisation et de sécurisation, afin de supporter une forte croissance des volumes de données traitées.
De cette expérience réussie, le DSI d’Alain Afflelou tire un certain nombre de recommandations. Dans le cadre d’une stratégie d’externalisation et de cloud computing, Ludovic Tassy conseille d’externaliser en priorité l’architecture et les services techniques, ainsi que la gestion des fonctions collaboratives de type messagerie. En interne, il est préférable de conserver la gestion des applications sensibles et stratégiques pour le métier, en envisageant éventuellement la tierce maintenance applicative. Il est néanmoins possible d’externaliser les domaines sur lesquels l’entreprise possède une expérience forte. « Nous avons externalisé la plate-forme EDI car nous avions suffisamment de maîtrise pour décrire précisément nos besoins aux prestataires », explique Ludovic Tassy. Dans ce type de cas, ce dernier conseille de mettre en place une relation de partenariat entre les équipes internes et l’infogérant.
L’externalisation a des avantages, mais elle présente aussi quelques limites. Il faut notamment porter une attention particulière aux contrats : si ceux-ci sont mal définis, il est possible d’aboutir exactement à l’inverse du résultat souhaité.
En termes de responsabilités, il est souhaitable que l’entreprise cliente conserve en interne un interlocuteur technique capable de vérifier et d’évaluer le niveau de service fourni. Le choix des partenaires demande également un soin particulier : la présence de compétences multiples et la capacité à évoluer sont importantes, le risque étant sinon de passer à côté de solutions intéressantes pour l’entreprise par absence ou manque de compétences chez les prestataires. La taille des partenaires doit également être en adéquation avec le profil de leurs clients.
| Avantages et limites de l’externalisation selon le DSI d’Alain Afflelou | |||
| Principaux avantages | Principales limites | ||
| Domaines | Exemples | Domaines | Exemples |
| Humain |
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Relation contractuelle |
Il est possible d’obtenir un résultat contraire à l’effet recherché par une approche exclusivement contractuelle |
| Financier |
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Engagements de services et responsabilités | Conserver un pilote, interlocuteur technique dans l’entreprise sous peine de ne pas pouvoir vérifier, interpréter le rendu des services délivrés |
| Pilotage |
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Multicompétences des partenaires | Les partenaires peuvent vous enfermer dans leurs domaines de compétence au détriment de solutions à forte valeur ajoutée pour votre entreprise |
| Gestion de projets |
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Taille des partenaires | Trouver l’accord parfait entre taille du partenaire et profil de votre entreprise n’est pas aisé |
| Source : Alain Afflelou. | |||