Plusieurs études récentes mettent en exergue les difficultés des DSI. Parmi celles-ci : la prolifération du nombre d’applications, l’insoluble question du contrôle des données de l’entreprise et la délicate démonstration de la valeur métier.
Nombre d’applications : l’anarchie désoriente les DSI
Pour les trois quarts des DSI européens, la multiplication anarchique des applications est un problème majeur des organisations, qui accapare, pour la maintenance, des ressources qui pourraient être consacrées à l’innovation. C’est ce que nous apprend une étude réalisée par le cabinet Coleman Parkes Research commanditée par HP.
Les organisations françaises sont celles qui sont le plus concernées : 83 % des DSI reconnaissant le problème, contre 58 % pour leurs homologues britanniques.
En outre, un DSI européen sur deux estime être empêché par les métiers de conduire ses initiatives de modernisation des applications, par crainte des risques associés au changement.
Les DSI sondés estiment que près de 15 % des applications métiers sont sous-utilisées et n’apportent pas de réelle valeur. Un tiers des sondés estiment même à plus de 20 % la part des applications sous-utilisées dans leur organisation.
Assurer la maintenance et supporter ces applications qui n’apportent que peu de valeur aux métiers, sinon aucune, conduit à une augmentation inutile des coûts de maintenance. Conclusion : 5,8 % des budgets IT annuels sont gâchés en étant consacrés à des applications sous-utilisées, selon les résultats de l’étude.
Données de l’entreprise : qui contrôle quoi ?
Dans l’étude « The Data Ownership Dilemma », réalisée par Dynamic Markets pour le compte d’Informatica auprès de 600 DSI et de directeurs marketing en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, 86 % des personnes interrogées déclarent que leur entreprise octroie l’accès aux bases de données hors département informatique.
Elles sont près d’un tiers (32 %) à signaler que des droits d’accès et de modification sont donnés à tous les salariés. Les résultats de cette même étude montrent que pratiquement tous les responsables commerciaux et marketing (94 %) travaillent dans un département possédant au moins une base de données dont ils assurent la gestion et la maintenance eux-mêmes.
Les entreprises pour lesquelles travaillent les personnes interrogées possèdent en moyenne neuf bases de données différentes dont elles assurent la gestion et la maintenance, le chiffre étant encore plus élevé dans les entreprises de plus 1 000 salariés.
En effet, 80 % des directions commerciales et marketing avouent acheter des logiciels sans passer par les procédures de la direction des achats ou de la DSI. Officiellement « pour éviter la bureaucratie interne ». D’où une question cruciale : si la DSI n’a pas le contrôle des données de l’entreprise, qui l’a ?
Qualité des services métiers : une mesure aléatoire
Les entreprises françaises ne parviennent pas à évaluer précisément la qualité des services métiers fournis à leurs clients. Cette enquête, réalisée par le cabinet Vanson Bourne pour le compte de l’éditeur CA Technologies, révèle notamment que 78 % des entreprises françaises ne sont pas équipées de solutions permettant de relier d’une part l’expérience de l’utilisateur final, les transactions métiers et les applications, et d’autre part les systèmes et l’infrastructure réseau sous-jacents.
Autre constat inquiétant, 62 % des décideurs informatiques et métiers reconnaissent que leurs systèmes actuels ne leur permettent pas de déterminer le coût réel des défaillances de leurs applications Web. Par ailleurs, cette enquête révèle un fort scepticisme des décideurs métiers et informatiques français quant à la qualité et la performance de leurs services en ligne.
En effet, seulement 8 % d’entre eux s’estiment « très confiants » quant à leur capacité à répondre aux attentes des utilisateurs (6 points de moins que la moyenne européenne), la quasi-totalité (92%) déplorant un niveau de confiance de « peu élevé » à « faible ». Seulement 8 % affirment être convaincus que l’utilisation des applications en ligne répond aux attentes de leurs collaborateurs. Il est également préoccupant de constater que de nombreuses entreprises restent incapables de mesurer le niveau de dégradation de la qualité de service.
Toutes les entreprises françaises (100 % !) reconnaissent manquer de confiance lors du lancement de nouveaux services. Et elles sont également incapables d’en quantifier les conséquences et toutes celles (encore 100 %) ayant subi des dommages affectant leur marque et leur réputation sont également dans l’impossibilité de les quantifier.
De façon tout aussi significative, aucune de ces entreprises ne peut mesurer les pertes de productivité de ses propres collaborateurs liées à des pannes ou à la dégradation des performances des applications. Ces phénomènes sont certainement explicables si l’on considère que moins d’un quart (24 %) des entreprises françaises ont formalisé des contrats de qualité de service (SLA) relatifs à l’expérience offerte aux utilisateurs.