Le coût nécessaire pour remédier aux défauts toujours présents dans une application une fois qu’elle est opérationnelle dépasse le million de dollar pour une application métier standard. Le coût de remédiation à ces défauts, souvent appelé dette technique, représente une part significative du coût total de possession (TCO) de l’application, selon une étude menée par Cast Software.
Bill Curtis, Directeur Scientifique, vice-président du Centre de Recherche de Cast et directeur du Consortium pour la qualité logicielle créé par le SEI et l’OMG, explique que » l’objectif de l’étude annuelle sur la qualité est de fournir une base objective et empirique pour discuter de la qualité structurelle des applications ; c’est-à-dire dans quelle mesure les applications sont exemptes de défauts structurels à l’origine de pannes, dégradation des performances, failles de sécurité et corruption de données. »
Cast a mené l’étude en réalisant une analyse automatisée de la qualité structurelle de 288 applications issues de 75 sociétés de secteurs d’activités différents. L’étude porte sur un total de 108 millions de lignes de code. En s’appuyant sur les données provenant de cette analyse automatisée, Cast a fait une estimation prudente des défauts auxquels on pouvait remédier et du coût de cette remédiation, révélant un coût moyen de presque 2,82$ par ligne de code. La taille moyenne des applications de l’enquête était de 374.000 lignes de code, soit une dette technique de plus de 1 055 000$ par application.
» Nous avons depuis longtemps la possibilité de comparer les applications entre elles au niveau projets et processus. Il manquait une approche industrielle de la qualité technique des applications, qui est liée à des facteurs de plus haut niveau : productivité, coût et risque « , commente Matt Hotle, vice-président et analyste chez Gartner.
» En outre, les données de cette nature devraient se révéler précieuses pour les entreprises qui s’intéressent à des sujets tels que la gestion de portefeuille applicatif et la dépendance au fournisseur. » Parmi les autres conclusions, l’étude de Cast montre que les applications utilisées dans les administrations publiques présentent le score le plus faible en termes d’évolutivité, qualité qui rend l’application plus facile à modifier ou à transférer à une autre équipe.
Les faibles scores en évolutivité indiquent qu’une application est plus difficile à maintenir, ce qui en augmente sa dette technique. Dans l’échantillon, 75% des applications utilisées dans le secteur public sont externalisées, contre 51% des applications dans le secteur privé. Bien que les coûts de maintenance pour le secteur public ne font pas partie de l’étude, ces conclusions confirment celles du rapport 2010 de Gartner sur les coûts et le personnel IT (IT Spending and Staffing Report)*, qui indique que le secteur public dépense 73% de son budget en maintenance, ce qui représente un taux supérieur à celui de quasiment tout autre secteur.
L’étude montre également que les scores de qualité logicielle tendent à être supérieurs lorsqu’il existe un impératif métier ; par exemple le score de sécurité est supérieur pour les applications supportant les services financiers. « Aborder la dette technique est véritablement une décision à risque pour les directions informatiques », ajoute Bill Curtis.