Une équipe d’économistes du Centre for Economic Performance de la London School of Economics s’est intéressée aux changements organisationnels dans les entreprises.
Son étude (« Recent Advances in the Empirics of Organisational Economics »), publiée en février 2010, montre que les technologies de communication favorisent, non pas une décentralisation dans le management, comme on pourrait le penser, mais tendent, au contraire, à favoriser une certaine centralisation.
Les auteurs retiennent l’idée que l’entreprise fonctionne comme une « hiérarchie cognitive » : la disponibilité d’intranets et de réseaux incite ainsi les individus à s’adresser plus facilement à un échelon supérieur de management pour prendre des décisions.
D’où cette centralisation du management qui n’est pas toujours anticipée. À l’inverse, les économistes mettent en exergue un mouvement inverse, qui favorise, lui, une décentralisation du management : lorsque l’on met à disposition, à l’échelon local, par exemple avec des progiciels intégrés, des informations qui permettent aux individus d’acquérir eux-mêmes l’information et de prendre eux-mêmes des décisions.
Les économistes, à travers une étude empirique de 3 800 entreprises dans treize pays, ont conclu que les progiciels intégrés accroissent de manière significative l’autonomie de décision des individus en leur « poussant » l’information utile.
C’est là encore une remise en cause d’une idée selon laquelle les ERP ont pour conséquence de limiter la capacité de décision des utilisateurs. Les DG qui pensent généraliser les outils de communication pour décentraliser au maximum les décisions ou des ERP pour centraliser (contrôler) la prise de décision devraient donc y regarder à deux fois…