La loi de Moore, toujours…

Le cabinet de conseil Deloitte a livré, début février, ses « Technology, Media & Telecommunications Predictions 2010 ». L’exercice est classique dans le monde des cabinets d’études et de conseil. L’une de ses prédictions concerne la célèbre loi de Moore, qui assure que le nombre de transistors sur un centimètre carré de silicium double tous les 18 à 24 mois. Une loi qui a été maintes fois enterrée.

Chaque décennie, certains pointent les limites de la physique pour remettre en cause la pertinence du principe énoncé par Gordon Moore en 1965. Pour Deloitte, « contrairement aux scénarios pessimistes, la loi de Moore ne devrait pas prendre fin en 2010, ni même s’infléchir ».

Mais a-t-on toujours besoin de plus de puissance ? Cela ne semble plus être la priorité : « Ces progrès ne devraient pas conduire à plus de puissance, notent les experts de Deloitte, mais plutôt, à puissance égale et jugée suffisante, à des coûts de fabrication moindres et des consommations d’énergie réduites. »

Ce qui est donc remis en cause n’est pas tant la validité physique de la loi de Moore mais ce que l’on peut, et veut, en faire. D’une recherche de vitesse pour la vitesse, et les fabricants de semi-conducteurs ne se sont pas privés de mettre en avant cet argument dans leur communication marketing, on passe progressivement à une recherche de réduction des coûts énergétiques. Sur un marché des PC presque saturé, les besoins s’orientent vers les outils de mobilité pour lesquels les vitesses des microprocesseurs sont aujourd’hui considérées comme suffisantes.

Le prix et la puissance devancent la vitesse comme critère de consommation. Un arbitrage au profit des usages et au détriment de la vitesse et de la puissance constitue toujours un signe positif…