Une croissance soutenue, portée par l’ensemble des éditeurs du panel : malgré un contexte incertain, le chiffre d’affaires des 294 éditeurs de logiciels inclus dans le panorama Numeum-EY en 2021 atteint 19,4 milliards d’euros, soit une croissance de 10,2% sur un an. Contrairement à l’édition précédente où le Top 3 du panel (Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo) contribuait fortement à la croissance du chiffre d’affaires, la croissance observée en 2021 est portée par l’ensemble des éditeurs du panel. Hors top 3, la croissance observée du chiffre d’affaires en 2021 est de 15 % alors qu’elle n’était que de 6 % en 2020.
« Dans un contexte de sortie de crise sanitaire, les éditeurs de logiciels français ont connu une accélération de leur croissance avec un taux supérieur à 10%. Les indicateurs analysés dans la cadre de notre étude laissent encore entrevoir une belle performance du secteur sur l’année en cours 2022, avec en particulier des prévisions d’embauche et des ambitions de croissance externe en progression. Le climat économique incertain ainsi que la remontée des taux ne semblent pas affecter significativement les performances du secteur à ce stade, malgré une baisse des valorisations », souligne Jean-Christophe Pernet, associé du cabinet EY en charge de l’étude.
Les éditeurs de plus de 100 M€ de chiffre d’affaires contribuent à hauteur de 77 % du chiffre d’affaires du panel alors qu’ils ne représentent que 9% des éditeurs du panel. Contrairement à 2020, les éditeurs de moins de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, sont ceux qui performent le mieux avec des croissances à deux chiffres.
Un modèle économique à forte valeur ajoutée qui gagne en maturité pour profiter à tous : Preuve de la résilience du secteur et du modèle économique des éditeurs de logiciels malgré la crise du Covid-19, 79% d’entre eux ont réalisé un bénéfice d’exploitation. En revanche, un changement majeur du côté des start-up (sociétés de moins de 10 ans) qui, après avoir privilégié un modèle économique favorisant des investissements massifs en R&D et en marketing, se voient récolter les fruits de leur travail. Ainsi, 61 % des start-up ont réalisé un bénéfice d’exploitation contre 49 % en 2020.
Dans un contexte marqué par le conflit Russo-Ukrainien, seuls 22 % des éditeurs de logiciels du panel déclarent être impactés : les principales problématiques rencontrées par les éditeurs de logiciels impactés par le conflit sont : la perte de client (48%), les ressources en R&D (30%), les éditeurs français étant amenés à utiliser de la sous-traitance R&D en Ukraine, et la cybercriminalité (20%)
Les éditeurs de logiciels agissent concrètement pour faire de la RSE un nouvel axe de transformation : la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est devenue un sujet prioritaire pour 71 % des éditeurs du panel et 62 % d’entre eux ont initié une démarche RSE structurée.
Une partie des éditeurs fortement implantés à l’étranger assurent une stabilité de l’internationalisation en 2021 : le chiffre d’affaires réalisé à l’étranger reste relativement stable depuis 5 ans et s’élève à 58%. On observe que le niveau d’internationalisation des éditeurs de logiciels français dépend du chiffre d’affaires. Les éditeurs de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisent 65 % du chiffre d’affaires à l’international alors que les entreprises de moins de 50 millions de chiffre d’affaires ont tendance à se concentrer sur le marché français.
Les éditeurs continuent d’avoir des ambitions fortes de croissance externe : 56 % d’entre eux envisagent de réaliser une opération à l’avenir, soit une hausse de 6 points par rapport à l’étude de 2021. Les éditeurs souhaitent faire évoluer leur empreinte à l’international puisque 49% du panel vise l’étranger pour la réalisation d’opérations futures de croissance externe. .
Le financement demeure un enjeu clé où l’autofinancement reste très présent : 89 % des éditeurs de logiciels français s’autofinancent, signe d’une bonne santé financière du secteur. Le second levier des éditeurs de logiciels français est l’endettement puisque 70 % déclarent y avoir recours pour financer leur développement. Ces leviers de financement sont stables. La belle dynamique du capital-investissement est également à souligner puisque 47 % des éditeurs ont recours au capital-investissement, soit plus 4 points par rapport à 2020.
Un véritable changement de modèle économique avec le SaaS comme nouveau standard du marché : les éditeurs français continuent leur accélération vers le modèle Software as a Service qui représente 45% du chiffre d’affaires édition du panel.
Le recrutement et la gestion des talents, un impératif pour soutenir la croissance : Après un ralentissement modéré en 2020, les effectifs des éditeurs de logiciels français ont retrouvé une croissance importante en 2021 : +9 % de croissance en 2021 contre +5 % en 2020. Cette dynamique devrait se poursuivre puisque 88% des éditeurs prévoient d’augmenter leurs effectifs en 2022. Toutefois, les difficultés de recrutement, signalées depuis plusieurs années perdurent et se font ressentir par 89% des éditeurs français. Les profils de développeurs restent les plus recherchés. L’atteinte de la parité constitue aussi un enjeu majeur pour les éditeurs de logiciels au cours des prochaines années.
L’innovation est un facteur clé de succès : par exemple, 19% du chiffre d’affaires généré par les éditeurs est investi en recherche et développement et cela représente 33 % des effectifs totaux. Ce chiffre est en progression ce qui signifie que les recrutements importants observés ces derniers années sont majoritairement consacrés à des profils de développeurs afin de garantir l’innovation des solutions proposées par les éditeurs.
La cybersécurité, une menace constante pour les éditeurs de logiciels : 49 % d’entre eux déclarent avoir fait face à plusieurs tentatives d’intrusion dans leurs systèmes informatiques depuis le 1er janvier 2021 (contre 39% en 2020).. Les datacenters externes ou les fournisseurs cloud sont largement utilisés avec un pourcentage cumulé de 78% : les éditeurs préfèrent confier l’hébergement des données à des spécialistes en mesure notamment de les prémunir contre le risque de cyberattaques.
« Les incertitudes liées à la sortie de la crise sanitaire n’ont pas fait barrage au dynamisme et à la performance de notre filière qui a su s’adapter et rebondir avec force, déclare Stanislas de Rémur, président du collège Editeurs et Plateformes de Numeum. Même si aujourd’hui de nouveaux défis d’ampleur s’imposent à nous, tant en termes de recrutements, que dans la réussite de notre transformation RSE ou encore face aux incertitudes économiques ou géopolitiques actuelles, les éditeurs de logiciels apportent une nouvelle fois tous les gages nécessaires à l’établissement de la confiance en l’avenir. Avec plus de 6 800 emplois nets créés en 2021 chez les éditeurs pure player, une innovation puissante et un chiffre d’affaires en forte croissance, la filière est l’un des piliers sur lequel reposera la réussite de l’économie française dans son ensemble. »
Lauréats des trophées 2022
Les trophées Numeum-EY ont récompensé en 2022 cinq éditeurs :
- Trophée 2022 SaaS, décerné à la société Skeepers, plateforme SaaS qui permet aux e-commerçants de demander l’avis de leurs clients.
- Trophée 2022 International, décerné à la société Equativ, plateforme publicitaire digitale qui propose une suite de solutions à destination des éditeurs et des annonceurs pour gérer et optimiser leurs campagnes publicitaires.
- Trophée 2022 Innovation, décerné à la société Tehtris, éditeur de la Tehtris XDR Platform qui détecte et neutralise automatiquement en temps réel et sans action humaine les cyberattaques.
- Trophée 2022 Jeux vidéo, décerné à la société Microids, éditeur et distributeur de jeux vidéo dans 27 pays et dispose de licences connues dans le monde entier.
- Trophée 2022 Prix du jury, décerné à la société Deepki qui offre des solutions ESG complètes alliant une plateforme SaaS collaborative et des services d’accompagnement et de conseil.