Alors qu’en juillet dernier, la croissance du secteur du numérique pour l’année en cours était annoncée à +7,4 %, les estimations sont légèrement revues à la hausse, par Numeum, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France : ce sont désormais +7,5 % de croissance attendue en 2022, et +5,9 % pour 2023.
Dans un contexte économique et géopolitique instable, tous les métiers bénéficient d’un chiffre d’affaires en hausse cette année 11,3 % pour les acteurs du cloud, 7,1 % pour les activités d’ingénierie et de conseil en technologies et 5,1 % pour les ESN.
La croissance du secteur numérique est donc largement portée par le cloud (+24,5 %) et sa mise en place dans de nombreuses entreprises. La croissance est également soutenue par ses leviers classiques : le Big data, les services IoT ou encore la transformation digitale. Enfin, les investissements en cybersécurité ont augmenté de 11,3 % pour atteindre 3,3 milliards d’euros en raison de la recrudescence des cyberattaques au cours des dernières années.
La taille du marché du numérique est évaluée à 60,9 milliards d’euros en 2022 : 35,5 % du marché pour les éditeurs de logiciels et les plateformes cloud avec 21,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 52,4 % du marché pour les ESN avec 31,9 milliards d’euros et enfin 12,1 % pour les activités d’Ingénierie et Conseil en Technologie avec 7,4 milliards d’euros.
La hausse des budgets IT des entreprises semble booster la croissance en 2022. Selon l’enquête réalisée par PAC, pour Numeum auprès de 100 DSI, 48 % des DSI déclarent un budget IT en hausse pour 2022, en augmentation de 10 % par rapport en 2021.
Pour les entreprises clientes des acteurs du numérique, les principaux objectifs IT sont, par ordre de priorité : la sécurité du système d’information (très important pour 62 % des DSI), l’analyse des données (49 %) et l’amélioration de l’expérience client (43 %). On observe également une forte augmentation de l’importance accordée par les DSI au télétravail (mise en place, outils…) et au développement agile. La prise en compte des enjeux RSE est un critère exigé de manière quasi systématique dans les appels d’offres envers les fournisseurs (source : enquête PAC, pour Numeum).
Toujours des créations d’emplois
Pour la douzième année consécutive, le secteur du numérique reste créateur d’emplois. Les effectifs salariés du numérique représentaient un total de 572 126 personnes en 2021 (sources BIPE, Numeum et données ACOSS), et on note 34 000 créations nettes d’emplois salariés en 2021. Un dynamisme qui semble se poursuivre : les recrutements sont en hausse de 66 % et stable à 24 % au deuxième semestre 2022.
Toutefois, les entreprises sont confrontées à une guerre des talents. La problématique n’est pas nouvelle mais s’intensifie, devenant ainsi un frein à la croissance. Le secteur fait face à une pénurie de talents formés à l’ensemble des compétences nécessaires pour déployer les dernières innovations technologiques et accompagner l’ensemble de l’économie française dans la transformation numérique.
Selon l’Apec, les entreprises du secteur privé recherchent avant tout des cadres des métiers du développement informatique (quatre offres d’emploi sur dix). Les métiers de l’informatique industrielle et technique et ceux du big data affichent la progression la plus forte en termes d’offres d’emploi au premier semestre 2022 par rapport au premier semestre 2021.
Alors que la question de la rémunération est la première cause de départ, les entreprises du numérique s’appuient sur plusieurs leviers pour tenter de fidéliser leurs talents : le travail hybride, les formations, les évolutions de carrière, les plans d’incentives ou encore les reconversions sur les sujets les plus porteurs et innovants.