Dans le secteur très concurrentiel des télécoms, assurer la qualité de service est essentiel. Pour cela, les opérateurs doivent prévoir avec précision comment va évoluer la demande, en prenant en compte une multiplicité de paramètres.
Selon l’Arcep(Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), le taux de pénétration des équipements mobiles dans la population française dépassait les 100 % en septembre 2011. Dans son observatoire 2010, le régulateur pointait par ailleurs la forte croissance des volumes échangés, par exemple + 2,3 % pour la voix, + 63,1 % pour les SMS et + 128,9 % pour les données.
Cette explosion des volumes, combinée à la multiplication des terminaux connectés et à la diversité des usages, oblige les opérateurs de télécommunications à gérer de plus en plus finement la capacité de leurs réseaux. Et surtout, à mieux prévoir à l’avance les pics de charge, synonymes de dégradation de la qualité de service. Autrefois, prévoir la demande était relativement simple : il suffisait de se baser sur l’historique des consommations et sur les prévisions socio-démographiques pour prévoir quand et comment étendre les infrastructures réseau.
Les analyses historiques ne sont plus suffisantes
A l’heure actuelle, le défi est d’une toute autre ampleur. Dans un marché très concurrentiel, où de nouveaux entrants se positionnent avec des tarifs sans cesse plus attractifs, les consommateurs sont particulièrement exigeants sur la qualité de service. Un réseau indisponible, des SMS qui ne passent pas, un débit bridé et les clients fuient vers la concurrence !
Néanmoins, le déploiement des équipements (notamment des antennes-relais) représente un certain coût pour les opérateurs, sans compter qu’il faut du temps pour couvrir l’ensemble du territoire.
Les opérateurs ont donc besoin de prévoir au plus près l’évolution de la demande, afin d’établir une stratégie adéquate pour étendre leur réseau. Quels investissements effectuer en priorité, dans quelles zones géographiques ? Comment dimensionner le réseau pour faire face aux pics de charge éventuels, sans pour autant surdimensionner ?
Comment offrir la meilleure qualité de service au maximum d’usagers ? Le capacity planning, ou planification de la capacité, a pour rôle de répondre à ces questions.
De multiples paramètres pour mieux prévoir
Pour cela, le capacity planning s’appuie sur un grand nombre de paramètres, à la fois techniques, démographiques, géographiques, économiques et temporels : il faut notamment connaître la charge que peuvent soutenir les différents équipements du réseau, en tenant compte à la fois des informations fournies par les fabricants et de celles mesurées sur le terrain.
Les contraintes liées à la mobilité des usagers doivent également adressées, afin d’éviter les interruptions lors du passage d’une cellule à l’autre. Il faut, enfin, surveiller les fréquences allouées pour éviter les problèmes d’interférences et assurer un acheminement à bon port des échanges.
Il est utile de croiser ces aspects technique avec des données démographiques et géographiques précises, pour savoir par exemple combien de personnes en moyenne travaillent dans telle ou telle zone, combien vivent dans telle autre ou encore quelles sont les périodes et tranches horaires connaissant des pics de charge.
Dans certains cas, des événements exceptionnels peuvent également nécessiter d’augmenter temporairement la bande passante : c’est par exemple le cas lors des Jeux Olympiques. A cela s’ajoutent enfin les données commerciales et marketing : nombre de ventes effectuées et prévisions sur les ventes à venir, types de contrats souscrits, types de terminaux, profil des clients (âge, catégorie socio-professionnelle, etc.).